Jihadistes français : vingt membres de la cellule de Cannes-Torcy renvoyés aux assises
Ils sont suspectés d'avoir attaqué avec une grenade une épicerie juive à Sarcelles en septembre 2012, ainsi que d'voir planifié plusieurs projets d'attentats et des départs de jihadistes en Syrie.
Vingt jihadistes présumés formant la cellule dite "de Cannes-Torcy", l'une des plus dangereuses démantelées en France ces dernières années, ont été renvoyés devant la cour d'assises spéciale, selon le renvoi ordonné par les juges le 7 décembre, relayé par l'AFP lundi 14 décembre. Ils comparaîtront notamment pour l'attaque à la grenade d'une épicerie juive à Sarcelles en septembre 2012. Cette attaque avait légèrement blessé un client.
Comme leaders du groupe figuraient deux convertis: Jérémie Louis-Sidney, tué le 6 octobre 2012 lors de son interpellation à Strasbourg par des tirs de réplique des policiers, et Jérémy Bailly, originaire de Torcy (Seine-et-Marne). L'ADN du premier cité avait été retrouvé sur la cuillère de la grenade lancée dans l'épicerie de Sarcelles (Val-d'Oise).
Ils voulaient poser une bomber "chez des militaires ou des sionistes"
Dans un box utilisé par Jérémy Bailly à Torcy, les policiers avaient retrouvé du matériel explosif, des armes et des munitions. Devant le juge, il n'avait pas caché ses projets: tout cela devait servir à "fabriquer une bombe" pour "la poser chez des militaires ou des sionistes". En juin 2013, l'enquête a pris une nouvelle tournure quand un projet d'attentat contre des militaires, prévu dix jours plus tard, avait été dénoncé à la police. Meher Oujani, né en 1988, était arrêté, avant de nier tout projet terroriste.
Trois hommes, partis quelques jours plus tôt en Syrie, avaient échappé au coup de filet initial de l'automne 2012. Deux sont revenus, Ibrahim Boudina et Abdelkader Tliba, et ont finalement été arrêtés début 2014. Ils sont renvoyés en procès pour un projet d'attentat à leur retour en France. Dans les parties communes de l'immeuble de Mandelieu-La-Napoule (Alpes-Maritimes) où s'était installé Ibrahim Boudina, les policiers ont retrouvé deux chargeurs garnis et des explosifs. Le troisième homme, resté en Syrie, aurait gravi les échelons au sein des jihadistes francophones du groupe État islamique.
Non-lieu pour un ex-footballeur cannois
Parmi les vingt qui sont renvoyés aux assises spéciales, dix sont en détention provisoire, sept sont libres sous contrôle judiciaire et trois sont visés par un mandat d'arrêt, dont deux soupçonnés d'être en Syrie.
Les juges d'instruction ont ordonné un non-lieu pour deux des mis en examen, dont un jeune homme de 22 ans, ancien espoir de football de l'AS Cannes, qui s'était converti à l'islam après une blessure.
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