Washington: la participation d'une conseillère d’Assad à un débat fait polémique
Buthaina Shaaban, ex-ministre syrienne des expatriés et actuelle conseillère politique du président syrien Bachar al-Assad a participé par Skype à un débat sur la lutte contre Daech au National Press Club de Washington.
Un tollé dans la presse arabe et les réseaux sociaux
Organisée par l’Alliance mondiale pour mettre fin à Al-Qaeda et Daech (GAFTA), la rencontre était programmée pour le 2 juin 2016 avec des personnalités telles que Ahmad Maki Kubba, Irakien ex-opposant à Saddam Hussein et président fondateur de Gafta, Bassam al Husseini, agent de liaison entre le gouvernement irakien et les milices chiites des Forces de mobilisation populaire ou l’imam Hicham al-Husseini, représentant de Perspective musulmane américaine.
Mais c’est surtout l’annonce et la participation de Buthaina Shaaban, via Skype, qui a provoqué un tollé dans la presse arabe et sur les réseaux sociaux.
Présentée comme une «femme politique syrienne, conseillère politique et communicante du président», elle est pourtant frappée de sanctions américaines, interdite d’entrer sur le territoire américain ou d’y entretenir des relations sous quelque forme que ce soit.
Pour Washington «le monde n'est pas dupe des mensonges» de Buthaina Shaaban
Réagissant à l’information, un responsable du Département d’Etat américain a déclaré au quotidien pro-saoudien Al-Hayat paraissant à Londres : «Notre position n’a pas changé à l’égard de Buthaina Shaaban qui œuvre depuis des années comme propagandiste politique du régime Assad».
Précisant qu’elle était sur la liste des personnes sanctionnées depuis 2011, il a ajouté: «Elle essaye vainement de couvrir la répression du peuple syrien par le régime et de masquer sa sauvagerie, mais le monde n’est pas dupe de ses mensonges».
Née en 1953 à Homs, Buthaina Shababan est membre du parti Baas depuis l’âge de 16 ans. Titulaire d’un doctorat en littérature anglaise, elle a démarré sa carrière politique comme interprète de Hafez al-Assad avant de devenir aficionado de son fils Bachar.
Niant toute implication du régime de ce dernier dans l’assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri, elle affirmait le 1er mars 2005 que «ceux qui l’ont commis ont élaboré un scénario pour frapper au cœur la relation libano-syrienne».
La même année, elle recevait le prix de la femme avec le plus haut poste gouvernemental de la Ligue arabe.
Au cours du débat de la GAFTA elle a expliqué qu'il n'existait pas d'opposition modérée en Syrie et que personne n'y mourrait de faim.
Parmi les messages de protestation publiés sur les réseaux sociaux contre sa participation au débat du Club de la presse américain, certains ont fait le choix de la dérision.
. @PressClubDC Buthain Shaaban fighting ISIS?
— S. Rifai (@THE_47th) 1 juin 2016
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