Transférer les jihadistes étrangers retenus en Syrie vers l'Irak est une opération complexe. Aujourd'hui, 10 000 combattants de Daech sont retenus dans des prisons kurdes en Syrie. Parmi eux, une soixantaine de Français, mais aussi les 300 à 400 épouses françaises de jihadistes, avec leurs enfants, retenus dans les camps. Tous sont en ce moment dans le territoire kurde, au nord-est de la Syrie, très instable depuis l'offensive turque. L'idée est de les exfiltrer au plus vite par convoi ou par avion vers l'Irak.La création d'un tribunal pénal international trop complexeOnze jihadistes français ont déjà été jugés à Bagdad (Irak) contre rétribution. Certains ont été condamnés à mort. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, part mercredi 16 octobre au soir pour Bagdad, avec une mission : convaincre les Irakiens d'organiser un transfert de l'ensemble des jihadistes. Mais il faut aussi négocier un cadre juridique acceptable pour les procès. Une mission difficile, selon l'avocat Patrick Baudouin, qui évoque les "tortures et mauvais traitements" que les autorités irakiennes feraient subir aux prisonniers. L'autre solution serait la création d'un tribunal pénal international. Mais selon plusieurs experts, cette option est trop longue à mettre en place et trop complexe.