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Turquie : Recep Tayyip Erdogan annonce le début d'une offensive dans le nord-est syrien

Plusieurs explosions ont retenti dans la région de Ras Al-Aïn, une localité frontalière de la Turquie. 

Article rédigé par franceinfo
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Un Kurde lors d'une manifestation près de la frontière séparant la Syrie et la Turquie, le 20 décembre 2018 aux environs de Ras Al-Aïn. (DELIL SOULEIMAN / AFP)

La Turquie a lancé son opération militaire "Peace Spring" dans le nord de la Syrie, annonce son président Recep Tayyip Erdogan, mercredi 9 octobre. "Notre mission est d'éviter la création d'un corridor de la terreur de l'autre côté de notre frontière du sud et d'apporter la paix dans la zone", a-t-il écrit sur Twitter.

>> EN DIRECT. La Turquie débute son opération militaire contre des forces kurdes en Syrie

Les médias syriens et un responsable kurde ont déclaré séparément que des bombardements avaient touché la ville de Ras Al-Ain, dans le nord-est du pays, le long de la frontière turque. Un correspondant de l'AFP a pu constater la fuite de dizaines de civils et des colonnes de fumée s'élever tout près de la frontière. "Les avions de guerre turcs ont commencé à mener des frappes aériennes sur des zones civiles, il y a une forte panique parmi les gens", a ajouté de son côté un porte-parole des forces kurdes, Mustafa Bali.

Au moins deux civils ont été tués et deux autres blessés dans les bombardements qui ont visé le village de Micharrafa, situé à l'ouest de Ras Al-Aïn, a annoncé une alliance de combattants kurdes et arabes, les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Les forces kurdes dénoncent "un coup de poignard dans le dos"

Une source de sécurité turque a déclaré à Reuters que l'opération militaire en Syrie avait été lancée avec des frappes aériennes et qu'elle serait soutenue par des tirs d'artillerie et d'obusiers. La Turquie était sur le point de pénétrer dans le nord-est de la Syrie depuis que les troupes américaines ont commencé à quitter la région dans un changement de politique brutal du président américain Donald Trump, largement critiqué à Washington pour avoir trahi les alliés de la milice kurde aux États-Unis.

La Turquie veut faire rentrer en Syrie les millions de réfugiés qu'elle a accueillis sur son territoire. Elle veut aussi éloigner la menace que constituent, à ses yeux, les Kurdes syriens, qu'elle considère comme des terroristes. Le président russe Vladimir Poutine, de son côté, a appelé son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à "bien réfléchir" avant de lancer une offensive contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie, annonce un communiqué du Kremlin. Il n'a pas été entendu.

Les puissances mondiales craignent que cette action ouvre un nouveau chapitre de la guerre en Syrie et aggrave les troubles régionaux. Les forces dirigées par les Kurdes ont dénoncé le changement de politique américaine comme un "coup de poignard dans le dos". Donald Trump, pour sa part, a nié avoir abandonné les forces kurdes, qui sont, pour les Etats-Unis, les partenaires les plus compétents dans la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie.

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