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En Syrie, 90% des médecins ont fui la guerre : un système de santé à la dérive

Une association de médecins syriens basée en France dresse un bilan catastrophique de la situation sanitaire en Syrie. Selon l’Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM), les centres de santé sont attaqués, les épidémies en hausse et les médecins manquent à l’appel.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un blessé syrien dans un centre de santé après un raid aérien sur la localité de Douma, bastion rebelle à l'est de Damas, le 16 janvier 2016. (AFP/ Abd Doumany )

Depuis le début du conflit en mars 2011, plus de 90% des médecins ont fui la Syrie. Ce chiffre est avancé par l’Union des organisations de secours et soins médicaux, une association humanitaire de médecins syriens exerçant en France qui travaille avec des ONG et les médecins encore sur place. Elle déplore une dégradation continue de la situation sanitaire en raison de l’escalade de la violence. Les hôpitaux et le personnel médical ne sont pas épargnés. Pire, une centaine d’attaques ciblées ont visé en 2015 les centres de santé où les médecins sont remplacés par des étudiants et des «personnes de bonne volonté».  
 
Retour des épidémies
Lors d’une conférence à Paris le 27 janvier 2016 consacrée à la protection des hôpitaux et du personnel médical, l’association UOSS a dressé un bilan très sombre de la situation sanitaire. Elle affirme que les épidémies prolifèrent, notamment la polio, faute de vaccins et de campagne de prévention. Les premiers cas avaient été recensés en 2013 dans le nord-est du pays.
 
177 hôpitaux attaqués et détruits
Malgré les appels incessants au cessez-le feu, les violences se poursuivent et les attaques visent les hôpitaux et les centres de santé. Depuis août 2012, 177 hôpitaux ont été détruits et près de 700 médecins et personnels de santé ont été tués, selon l’UOSM.

«90% des destructions des hôpitaux et des attaques menées contre le personnel de santé sont réalisées par l’armée syrienne et ses alliés», souligne Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France.
Le coordinateur pour la Syrie de MSF Medecins sans frontières Pierre Boulet-des-Bareau avait pour sa part dénoncé les attaques aux barils d’explosifs dans une interview à RFI.
 
Effondrement total de la santé
Le système de santé est l’une des victimes de ce conflit qui dure depuis bientôt six ans. Les besoins sont énormes notamment dans les zones non contrôlées par le gouvernement où près de 11,5 millions de personnes auraient besoin d’une prise en charge médicale selon l’association des médecins syriens.

La guerre civile en Syrie a fait à ce jour au moins 250.000 morts.
La moitié de la population a été forcée de fuir: huit millions de Syriens sont déplacés et plus de quatre millions vivent à l'étranger.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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