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Allemagne : un ancien colonel du renseignement syrien condamné à la perpétuité pour crime contre l'humanité

La Haute Cour régionale de Coblence a reconnu jeudi Anwar Raslan coupable de la mort et de la torture de prisonniers dans un centre de détention secret à Damas, entre 2011 et 2012. Un verdict historique, qui condamne des exactions commises par le régime de Bachar al-Assad.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un ancien haut-gradé du renseignement syrien, Anwar Raslan (dont le visage est flouté), dans un tribunal à Coblance, en Allemagne, le 13 janvier 2022. (AFP)

Un ancien colonel des services de renseignement syrien a été condamné à la prison à vie par la justice allemande, jeudi 13 janvier, dans le cadre du premier procès au monde lié aux exactions attribuées au régime de Bachar al-Assad. La Haute Cour régionale de Coblence a reconnu Anwar Raslan coupable de la mort et de la torture de prisonniers dans un centre de détention secret à Damas, entre 2011 et 2012. Il s'agit de la deuxième condamnation dans ce procès après celle, en février 2021, d'un ancien agent moins haut placé du renseignement syrien.

Les magistrats ont jugé Anwar Raslan coupable de crime contre l'humanité pour le meurtre de 27 personnes dans le centre de détention d'Al-Khatib, dit aussi branche 251. Près de onze ans après le début du soulèvement populaire en Syrie, cette audience était la première à examiner les crimes imputés au régime de Bachar al-Assad, et maintes fois documentés par des activistes syriens et des ONG. En 2016, une commission d'enquête de l'ONU avait accusé le pouvoir syrien d'"exterminer" des détenus.

Anwar Raslan, qui dirigeait le service des enquêtes de la branche 251 du tentaculaire appareil de sécurité syrien, est resté muet tout au long de ce procès fleuve entamé le 23 avril 2020. Jeudi matin, il a écouté le verdict, traduit en arabe, sans émotion apparente. En mai 2020, ses avocats avaient toutefois lu une déclaration écrite dans laquelle l'ancien officier niait son implication présumée dans la mort et la torture de détenus. Une affirmation qu'il a répétée début janvier, via la lecture d'une nouvelle déclaration par son interprète, avant que la Cour ne se retire pour délibérer.

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