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Syrie, Irak, Libye: l'ONU chiffre à 25.000 les djihadistes étrangers

Combien d'étrangers dans le monde partent-ils faire le djihad? L’ONU estime à plus de 25.000 le nombre de ressortissants qui ont quitté leur pays d’origine pour s’engager dans des conflits armés, soit aux côtés de Daech ou d’al-Qaïda. Avec une forte hausse de départs signalée depuis les pays d’Europe et d’Asie.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le drapeau noir du groupe Etat islamique hissé sur l'un des bâtiments de la base Sheikh Suleiman, à 25 kilomètres au nord-ouest de la ville d'Alep, le 9 décembre 2012. (HERVE BAR / AFP)

La Syrie et l’Irak attirent de loin le plus grand nombre de combattants étrangers, selon l’ONU. Un rapport évalue leur nombre à environ 22.000 auxquels s'ajouteraient 6.500 étrangers à avoir rejoint l’Afghanistan, des centaines d’autres ayant opté pour le Yémen, le Pakistan ou la Somalie.

Toutefois, la Libye, qui était déjà depuis plusieurs années une base d'entraînement des djihadistes en partance pour le Moyen-Orient, est devenue une destination phare pour les combattants en provenance du Moyen-Orient, soulignent les experts.

Ces combattants étrangers, dont le nombre a progressé de 71% entre la moitié de l’année 2014 et mars 2015, viendraient pour la plupart de Tunisie, du Maroc, de France et de Russie. Mais les experts ont repéré de nouveaux flux de djihadistes provenant des Maldives, de Finlande, de Trinité et Tobago ainsi que de pays d’Afrique sub-saharienne.

«Urgent problème de sécurité mondiale»
Alors que les Nations Unies s’efforcent de tarir le flux des extrémistes étrangers, cette recrudescence de djihadistes occidentaux est qualifiée dans le rapport onusien d'«urgent problème de sécurité mondiale». En septembre, le Conseil de sécurité a adopté une résolution demandant aux Etats concernés de considérer comme une grave infraction le fait que leurs ressortissants quittent leur pays pour grossir les rangs de groupes terroristes.

«L'internationalisation d'al-Qaïda et de ses filiales, particulièrement visible avec (l'Etat islamique), mais également évidente avec al-Qaïda dans la péninsule arabique (au Yémen), donne naissance à un réseau multinational de plus en plus dense de connexions sociales», écrivent les experts dans leur rapport. Ces derniers, chargés de signaler les violations des sanctions imposées à al-Qaïda, avaient été chargés il y a six mois par les Quinze de faire le point sur les combattants étrangers rejoignant les rangs des organisations djihadistes Etat islamique et al-Qaïda.

Leur retour, «défi considérable»
Face au nombre croissant des jeunes Européens partant combattre en Syrie, la France, dès la fin 2013, s'était rapprochée de l’une des figures les plus dures du régime syrien, le général Ali Mamlouk, selon Libération. Objectif: avoir des informations sur les djihadistes français, dont le nombre a «explosé», selon le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls. Leur retour, reconnaissait M.Valls, «est pour la France et pour l’Europe le défi le plus considérable pour les années qui viennent». Le nombre ressortissants français liés au conflit syrien a augmenté de 92% sur un an, selon un décompte fait par Europe1 datant de février 2015.

Les experts de l'ONU ont plaidé pour la mise en place de politiques efficaces de lutte contre l'extrêmisme violent avec des «contre-messages» à destination des jeunes. Ils relèvent également que le partage des informations entre services de renseignements est crucial pour gérer le retour de ces combattants étrangers dans leur pays d'origine. Seule mesure efficace: la prévention pour éviter la radicalisation, le recrutement et le départ des apprentis djihadistes. 

En cas de défaite de l’EI, avertit l'ONU, le risque terroriste, aujourd'hui contenu à la Syrie et à l'Irak, pourrait s'étendre au monde entier.

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