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Ukraine : une adhésion à l'Union européenne "n'est pas possible à très court terme", reconnaît Pascal Canfin, eurodéputé du groupe Renaissance

Pour Pascal Canfin, "l'idée que l'Ukraine, dans quelques semaines, fasse partie de l'Union européenne serait, à la limite, contre-productive" car ce conflit ne peut se résoudre que "par la diplomatie et la négociation".

Article rédigé par franceinfo
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L'eurodéputé français Pascal Canfin, en avril 2021. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Une adhésion rapide de l'Ukraine à l'Union européenne, dont la demande a été faite officiellement par le président ukrainien lundi 28 février, "n'est pas possible" à très court terme, reconnaît lundi 28 février au soir sur franceinfo Pascal Canfin, eurodéputé membre du groupe Renaissance, qui va soutenir cette adhésion mardi 1er mars. Plus tôt dans la journée, le groupe Renaissance au Parlement européen avait annoncé sur Twitter qu'il allait défendre l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.

Dans un document notamment adressé à Emmanuel Macron, président du conseil de l'UE, le président ukrainien Volodymyr Zelenski a réclamé l'adhésion à l'Union européenne de l'Ukraine, quatre jours après l'invasion russe de son pays

franceinfo : Une adhésion immédiate de l'Ukraine à l'Union Européenne, c'est réalisable ?

Pascal Canfin : Non, ce que l'on défend, c'est le fait que cette perspective soit réaffirmée. À très court terme, il n'est pas possible d'avoir une Ukraine qui serait membre de l'Union européenne, pour plusieurs raisons, à commencer par le fait qu'être membre de l'Union européenne, c'est adhérer à un ensemble de milliers de normes. Evidemment, en quelques semaines et dans la situation dramatique dans laquelle est l'Ukraine aujourd'hui, cet acquis communautaire est impossible à digérer par l'Ukraine. À court terme, ce n'est qu'un message, et une perspective politique à moyen terme.

Une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne risquerait-elle de faire vaciller les pourparlers en cours avec la Russie ?

C'est précisément pour ça que l'idée que l'Ukraine, dans quelques quelques semaines, fasse partie de l'Union européenne serait, à la limite, contre-productive. Cela ouvrirait un nouveau front alors qu'il n'y a d'issue au conflit que par la diplomatie et la négociation. Nous avons pris en Europe de manière totalement historique, inédite, extrêmement rapide, toutes les mesures qui s'imposent, que ce soit sur le plan bancaire, sur le plan financier, monétaire, économique. Il faut d'abord voir et mesurer l'impact sur l'économie russe de toutes ces sanctions et s'il est nécessaire d'aller au delà.

Vladimir Poutine commence-t-il à sentir l'effet des sanctions économiques ?

Ce qui compte, c'est la popularité ou l'impopularité de cette guerre en Russie. La baisse du rouble de près de 30% en une journée, le passage des taux d'intérêt à 20% en une journée, tout cela déstabilise totalement la vie quotidienne des Russes dans leurs achats. C'est de nature à affaiblir le soutien dont Vladimir Poutine peut se prévaloir au sein même de son opinion publique.
C'est aussi un front que nous avons ouvert au niveau de l'Europe, pas seulement au niveau militaire, mais aussi de faire en sorte que la guerre soit impopulaire en Russie, qu'il y ait un coût politique pour Vladimir Poutine à continuer ses opérations, qui passe notamment par la déstabilisation économique. On assume totalement le fait que l'Europe soit aujourd'hui une puissance géopolitique qui pèse dans le monde, notamment par les décisions historiques que nous avons prises ces 48 dernières heures.

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