Vladimir Poutine, prêt à tout pour «sa» Grande Russie
«Un des objectifs de Poutine est de recréer la grande Russie et d'être celui qui la dirigera. C'est le but qui justifie n'importe quel moyen.» Voilà comment Grigori Iavlinski, chef du parti démocratique Iabloko, décrit celui qui dirige la Russie depuis près de quinze ans, Vladimir Poutine. Une description qui en dit long sur la conception que le président de la Fédération de Russie se fait de sa tache.
Nostalgique de la grandeur passée de la Russie, Poutine rêve de lui redonner une place de choix sur la scène internationale. Pour lui, cette grandeur doit passer par une unité sans tâche. En 2012, quelques jours après sa réélection à la présidence de la Russie, il appelle à l’unité dans un discours devant la chambre basse du Parlement, la Douma. «Nous avons une seule Russie et sa modernisation et son progrès doivent constituer l'objectif unissant toutes les forces politiques du pays désireuses de participer à son édification» insiste le président russe. «L'unité spirituelle du peuple russe» figurait d'ailleurs en bonne place du programme électoral pour 2012 de Russie Unie, le parti que dirigeait alors Poutine.
Pour préserver cette unité qui lui est si chère, Vladimir Poutine est prêt à tout. Chaque opposant politique, chaque journaliste qui n’irait pas dans sons sens apparaît alors comme un obstacle à supprimer.
Le dernier à avoir fait les frais de cette politique d'anéantissement des contradicteurs est Alexeï Navalny, avocat et activiste politique dénonçant la corruption en Russie aux travers de ses blogs. En juillet 2013, il est condamné à cinq ans de camp pour détournement, au terme d’un procès que l’Union européenne et les Etats-Unis ont qualifié de politique.
Ne souffrant aucune opposition ni aucune critique, le pouvoir a également fait des médias une cible privilégiée. Selon Reporters sans frontières, 26 journalistes sont morts en Russie de 2000 à 2011.
Poutine en guerre contre l’islamisme et la «décadence»
L’écrivain français d’origine russe Vladimir Fédorovski raconte comment Poutine considère Obama et la plupart des dirigeants de ce monde comme «des êtres médiocres et incapables de voir les grands défis que posent, selon lui, l’islamisme et la décadence».
La guerre que veut mener Poutine contre l'islamisme a rapidement trouvé un terrain de combat: la Tchétchénie. Dans ce territoire russe, majoritaire musulman, le Kremlin multiplie les enlèvements et les disparitions forcées. La torture attend généralement ces Tchétchènes dont la plupart ne rentre jamais chez eux.
Pour empêcher son pays de tomber dans la «décadence», Vladimir Poutine veut s’opposer aux mœurs «dépravées» de l’Occident. Dans le cadre de cette campagne de défense des «valeurs traditionnelles», le pouvoir a promulgué deux lois ouvrant la possibilité d'une condamnation des relations homosexuelles. Considérée comme un crime jusqu'en 1993 puis comme une maladie mentale jusqu'en 1999, l'homosexualité est toujours très mal acceptée dans le pays.
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