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Vidéos Elections législatives en Russie : quand les caméras de vidéosurveillance surprennent des cas de fraude électorale

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions

La Commission électorale centrale a confirmé que des soupçons de fraude avaient été signalés dans plusieurs régions. Une enquête a été ouverte. 

La scène se passe à Rostov-sur-le-Don, une ville du sud de la Russie, non loin de la frontière ukrainienne. Le bureau de vote est vide. A droite de l'image (à partir de 0'21 secondes), une femme fait plusieurs allers-retours suspects entre une pièce et l'urne accueillant les bulletins de vote, dimanche 18 septembre, lors des élections législatives en Russie. Cette femme, une assesseure, ajoute des bulletins dans ce qui semble être une opération de bourrage d'urnes.

La séquence fait l'objet d'une enquête de la Commission électorale russe, au lendemain de la victoire du parti de Vladimir Poutine, Russie Unie. Selon Dominique Derda, le correspondant de France 2 à Moscou, plusieurs vidéos similaires ont été envoyées, dimanche, à la police. Des cas ont ainsi été signalés dans la capitale russe et à Saint-Pétersbourg, a assuré la présidente de la Commission électorale centrale, qui a promis que le scrutin serait annulé pour ces bureaux si les soupçons de fraude étaient confirmés.

Un scrutin plus transparent qu'en 2011

Dans l'Oural, une autre séquence a été tournée. Les images montrent des électeurs acheminés en bus dans plusieurs bureaux de vote. Selon Dominique Derda, "c'est une vieille tradition en Russie. C'est très facile de tricher ainsi car il n'existe pas de fichier central des électeurs." On peut donc voter plusieurs fois. 

Pour ce journaliste spécialiste de la Russie, les cas signalés semblent plutôt relever de situations locales. "Le parti Russie Unie de Vladimir Poutine n'avait pas besoin de cela pour gagner. Il a une exposition médiatique disproportionnée et l'opposition est faible, explique-t-il. Mais on peut imaginer que, localement, certains députés, élus ou gouverneurs ont eu peur de ne pas être réélus. Ils ont ainsi pu faire bourrer les urnes."

Lors des dernières élections de décembre 2011, la fraude avait été beaucoup plus massive. "Cette fois, le pouvoir a voulu faire des efforts pour la transparence. Mais on ne perd pas les habitudes. Cela montre que des pratiques locales continuent", analyse Dominique Derda. Des pratiques d'autant plus aisées que les observateurs des différents partis sont quasi absents des bureaux de vote. "Il n'y en avait pas dans celui que nous avons visité hier, par exemple. Et ils ne restent pas jusqu'au dépouillement."

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