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Trisomiques en Russie : un combat contre l'intolérance
En Russie, la majorité des 2500 enfants trisomiques qui naissent chaque année sont abandonnés à la naissance et placés dans des hôpitaux psychiatriques. Dans ce pays avoir un enfant trisomique est considéré comme une honte. Une vision héritée du régime soviétique qui les cachait systématiquement. Aujourd'hui, des parents se battent pour tordre le cou à ces clichés.
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Lorsque l'actrice russe Evelina Bledans a mis au monde un enfant trisomique, la première question des médecins à la maternité l'a fait frémir : «Vous le prenez ou vous le laissez ?». Elle se révolte et refuse de l'abandonner. Sa décision de garder le petit Sioma et relater sa vie dans un blog à son nom s'est bien souvent heurtée à l'incompréhension. «Nos concitoyens ne sont pas très délicats. En voyant un enfant trisomique, ils peuvent le montrer du doigt, rire ou faire des grimaces de dégoût».
«Près de 2500 enfants naissent chaque année en Russie avec cette anomalie génétique et 85% d'entre eux sont abandonnés par leurs parents» indique Anna Portougalova , directrice d'une fondation d'aide aux enfants trisomiques, Downside Up.
«C'est à l'époque soviétique qu'on a inculqué à nos médecins que les trisomiques devaient être envoyés dans des établissements spéciaux pour que personne ne les voit. Et si quelqu'un décidait de garder un tel enfant, il en avait honte et le cachait» ajoute-t-elle.
A Moscou , où les enfants trisomiques peuvent fréquenter l'école primaire avec d'autres enfants, la situation est meilleure que dans d'autres régions où les parents doivent faire d'énormes efforts pour intégrer leurs enfants dans la société.
Evelina Bledans se félicite des premiers succès de sa campagne contre l'intolérance. «Beaucoup de femmes m'écrivent qu'après mon témoignage, elles ont enfin le courage d'aller se promener en plein jour avec leurs enfants trisomiques et pas seulement la nuit comme elles le faisaient avant» se réjouit-t-elle.
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