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Tchétchénie : le président Kadyrov dément les arrestations d'homosexuels

Il dénonce comme des "provocations" les articles de presse faisant état de la traque de cette communauté.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1 min
Le président de Tchétchénie Ramzan Kadyrov lors d'une rencontre avec le Premier ministre russe Dimitri Medvedev, le 30 mars 2017 à Moscou.  (ALEXANDER ASTAFYEV / SPUTNIK  / AFP)

Il a fait part de son indignation à Vladimir Poutine. Le président de la Tchétchénie a démenti, mercredi 19 avril, toute arrestation d'homosexuels dans la république russe du Caucase. Ramzan Kadyrov a dénoncé comme des "provocations" les articles de presse faisant état de la traque de cette communauté, lors d'un entretien avec le président russe, cité par les agences russes.

"C'est même gênant d'en parler. Il y aurait soit disant des arrestations, des meurtres, (les journaux) ont même donné le nom" d'une des victimes, a-t-il poursuivi. "Mais il est vivant, en bonne santé et se trouve chez lui", a assuré le président tchétchène.

Les révélations de "Novaïa Gazeta"

Fin mars, une enquête du journal indépendant Novaïa Gazeta a révélé que les homosexuels sont devenus la cible des autorités en Tchétchénie, société conservatrice où l'homosexualité, considérée comme un tabou, est un crime passible de mort dans la majorité des familles. Selon le journal, les autorités locales ont arrêté plus de 100 homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour "laver leur honneur".

Toujours selon Novaïa Gazeta, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d'actes de tortures. Des homosexuels tchétchènes ayant fui à Moscou ont affirmé à France 2 avoir été torturés par des militaires aux ordres du président Kadyrov.

Une enquête ouverte mais aucune plainte officielle

Interrogé sur ces accusations, le porte-parole de Ramzan Kadyrov avait éludé le problème en assurant qu'il ne peut pas y avoir d'exactions contre les gays puisque ceux-ci "n'existent pas" en Tchétchénie.

La parution de cette enquête a suscité une vague d'indignation à l'étranger, dont celle de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, qui s'est dite lundi "troublée" par ces informations. Officiellement, une enquête a été ouverte lundi par le Parquet général. Mais les enquêteurs disent n'avoir reçu "aucune plainte officielle" de victime, selon la déléguée russe pour les droits de l'Homme, Tatiana Moskalkova.

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