Cet article date de plus de dix ans.

Sochi : le «Ben Laden» du Caucase défie le Kremlin

Dokou Oumarov mène le djihad contre Moscou. L'insaisissable terroriste tchétchène est à la tête d'une nébuleuse islamiste. Et fait craindre le pire au Kremlin : il a juré de frapper pendant les jeux de Sochi.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Combattants islamistes tchétchènes dans la région de Pervomaysk, le 11 janvier 1996. (AFP/Oleg Nikisachin)

Dokou Oumarov est entouré d'une aura mystique. Surtout, il est introuvable. Certains le croient mort, d'autres affirment qu'il se cache en Turquie. Seule certitude, selon un article de l'Express.fr, «à 49 ans, le terroriste tchétchène a décidé de gâcher les jeux olympiques de Sochi, à l'instar des preneurs d'otages palestiniens qui, en 1972, lors de JO de Munich avaient tué onze athlètes Israéliens».

Dans une vidéo diffusée le 20 janvier 2014, des islamistes du Caucase menacent de commettre des attentats. «En ce qui concerne les Jeux Olympiques, nous avons préparé un cadeau pour toi et pour les touristes, afin de venger le sang des musulmans répandu dans le monde entier», préviennent deux kamikazes en s'adressant au président Poutine. Diffusée sur le site djihadiste http://Vdagestan.com, cette vidéo intitulée «Appel de Suliman et Abdurakham avant l'opération à Volgograd» (plus de 30 morts les 29 et 30 décembre 2013 dans la gare et dans un trolleybus) est présentée comme le message d'adieu des deux kamikazes présumés. Les deux hommes appellent à «porter le djihad non seulement dans le Caucase mais aussi dans les grandes villes de Russie».


Pour Gaïdz Minassian, spécialiste du Caucase, «certains jeunes militants pourraient avoir la tentation de se faire un nom à côté de celui de Dokou Oumarov. Mais le plus probable est qu'ils fassent exploser leurs bombes ailleurs qu' à Sochi». Même analyse pour Jean-Louis Brugière qui ne redoute pas de menaces sur les JO, car «le pays est très sécuritaire».

Mais malgré l'impressionnant dispositif de sécurité (37.000 policiers et militaires), le rédacteur en chef du Nœud Caucasien, Grigori Shvedov évalue à 80% le risque d'attentat pendant les Jeux : «Même si Sochi est en état de siège, il ne faut pas exclure qu'une cellule dormante y soit installée depuis plusieurs années. Malgré la barrière naturelle du Caucase, les terroristes savent sans doute comment atteindre la ville de Krasnaïa Poliana, où se trouve la station de Rosa Khutor, site des épreuves de ski alpin.»

Entre 2001 et 2009, Oumarov a revendiqué une série d'attentats, dont le déraillement du Nevskri Express reliant Moscou à Saint Pétersbourg (2009), le double attentat du métro de Moscou (2010) et l'explosion de l'aéroport de Domodedovo (2011).

Depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin, en 1999, le nationalisme séparatiste tchétchène, attisé par la répression sanglante des troupes de Moscou, s'est mué en guerre sainte.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.