Russie : le Français Laurent Vinatier plaide coupable de ne pas s'être inscrit au registre des agents de l'étranger

Laurent Vinatier espère écoper d'une peine plus légère que les cinq ans de prison qu'il encourt.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Laurent Vinatier, 47 ans, arrêté en Russie début juin 2024 assiste à une audience à Moscou (Russie) le 31 juillet 2024. (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

Le Français Laurent Vinatier, détenu en Russie a formellement plaidé coupable, lundi 16 septembre, devant un tribunal de Moscou. Les autorités russes l'accusent d'avoir manqué à son obligation de s'enregistrer en tant qu'"agent de l'étranger" alors même qu'il collectait des "informations dans le domaine des activités militaires" pouvant être "utilisées contre la sécurité" de la Russie.

Il risque cinq ans de prison en théorie, dans un contexte diplomatique qui pèse sur cette affaire, comme toutes les affaires judiciaires qui concernent des Occidentaux en Russie. Si certains choisissent de contester en bloc, ce Français, spécialiste de la diplomatie parallèle et employé d'une ONG suisse, a choisi d'essayer de coopérer. Son procès reprendra le 14 octobre.

Plaider coupable

Quand on est occidental et qu'on se retrouve confronté à la justice russe, il y a deux stratégies. La première consiste à tout contester, faire de son procès une tribune politique et espérer une solution diplomatique sous forme d'un échange de prisonniers. La deuxième, c'est de faire profil bas, de tout admettre et d'espérer une certaine clémence de la justice russe. C'est cette voie qu'a choisie le Français Laurent Vinatier.

Lundi, devant la juge, il a plaidé coupable. Coupable de ne pas s'être inscrit au registre des agents de l'étranger "parce que je ne savais pas que je devais le faire", a-t-il tenté. "Non, vous devez reconnaître votre responsabilité totale", a répondu la juge. Ce qu'il a fait : le Français, qui a interdit à ses avocats et à ses proches de parler aux médias, espère écoper d'une peine plus légère que les cinq ans de prison qu'il encourt. Il est le premier étranger accusé pour un tel motif en Russie. Sa reconnaissance de culpabilité pourrait réduire le maximum de la peine encourue aux deux tiers, soit un peu plus de trois ans de prison. C'est encore beaucoup, mais ses avocats espèrent obtenir un peu mieux. Dans le contexte russe actuel, ce serait une vraie victoire.

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