Poutine bannit les gros mots des médias et de la culture
C'est le site de la BBC qui a révélé l'information. Signée le 5 mai, cette loi entrera en vigueur le 1er juillet, et les organisations qui ne la respecteront pas s'exposeront à une amende de 1000 euros. Cette censure concerne également la littérature. Cette mesure a des relents de «conservatisme» de l'ex-URSS. Mais comme le souligne la BBC, cette loi risque d'être difficile à appliquer. Selon le site d'information russe Vesti, l'emploi des gros mots est très courant dans le pays.
Une nouvelle loi qui suscite critiques et choc chez les Russes relate le Moscow Times. Car dans la pays, le juron est une composante à part entière de l'art national. «Certains des meilleurs poètes et dramaturges utilisent de nombreux gros mots, de Pouchkine au moderniste Vladimir Sorokin» écrit le journal.
Cette loi rappelle l'époque soviétique, quand le Parti communiste demandait aux artistes et aux écrivains d'éviter les modes occidentales «décadentes» et de s'en tenir aux valeurs traditionnelles. Le Wall Street Journal rappelle que cette loi s'inscrit dans une suite de textes restreignant la liberté d'expression, notamment une loi qui prévoit «de lourdes amendes pour le blogueurs ayant plus de 3000 pages vues quotidiennes proférant des grossièretés».
Déjà en février, une autre mesure permettait, sur ordre du procureur, de bloquer l'accès à des sites Internet, notamment ceux tenus par des opposants. La Russie de Poutine vit donc un renforcement du contrôle des médias et d'Internet, même si le doute demeure sur l'application de la loi aux utilisateurs de réseaux sociaux internationaux comme Facebook et twitter.
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