"Nous croyons vraiment qu'on a une chance" : en Lituanie aussi, les opposants au président biélorusse manifestent pour faire tomber le régime
Ils se réunissent chaque jour devant l'ambassade de Biélorussie à Vilnius pour contester la réélection d'Alexandre Loukachenko. Certains manifestants affirment que le vote des Biélorusses dans la capitale lituanienne, le 9 août, a lui-aussi été truqué.
Tous les jours, ils sont une cinquantaine de Biélorusses, quelques Lituaniens aussi, devant l'ambassade de Biélorussie à Vilnius, avec drapeaux et calicots rouges et blancs. Comme à Minsk, les voitures klaxonnent, signe de ralliement des opposants à Alexandre Loukachenko. La vague de contestation de la réélection du président biélorusse le 9 août, a en effet atteint, depuis quelques jours, le voisin lituanien. L'histoire des deux peuples est liée depuis le XIIe siècle et c'est en Lituanie que s'est réfugiée la principale opposante biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa.
L'ambassade de Biélorussie accusée de fraude électorale
Face aux grilles de l'ambassade, sont affichées les images de manifestants biélorusses blessés. Natalia, la quarantaine, est là presque tous les jours, notamment pour dénoncer ces violences. "Vraiment, la situation à Minsk et en Biélorussie, est terrible. C'est difficile de croire que ce soit possible. Les gens sont dans une telle situation... Certains ont été tués, d'autres torturés... En Europe ! ", s'emporte-t-elle.
Le rassemblement de Vilnius vise le pouvoir à Minsk, mais aussi directement l'ambassade de Biélorussie en Lituanie qui a participé au trucage du scrutin du 9 août, affirme Darina, une étudiante. "Le jour du scrutin, plus de 400 Biélorusses ici à Vilnius, n'ont pas pu exercer leur droit de vote. L'ambassade a tout fait pour que le moins de gens possible puissent voter. Les gens ont dû attendre dehors et n'ont pas pu rentrer pour voter." Darina, elle, a bien pu voter, mais non sans mal : "J'ai dû faire la queue pendant six heures."
L'espoir d'un dialogue avec le pouvoir
A Vilnius comme à Minsk, l'opposition ne demande que deux choses : la libération de toutes les personnes arrêtées et surtout, l'organisation de nouvelles élections. Vitali, lui aussi devant l'ambassade, estime que le pouvoir d'Alexandre Loukachenko peut plier, que toutes ces manifestations lui ouvriront les yeux. "Nous croyons vraiment qu'on a une chance, les gens se rassemblent toujours. Il y a des milliers de personnes qui manifestent à Minsk et dans d'autres villes."
On espère vraiment que le gouvernement écoutera et entrera dans une sorte de dialogue avec les représentants de l'opposition.
Vitali, manifestant de Vilniusà franceinfo
Pour le moment, le président biélorusse ne semble pas prendre ce chemin. Alexandre Loukachenko vient de lancer des poursuites pour atteinte à la sécurité de l'État contre les membres du tout nouveau conseil de coordination de l'opposition constitué en début de semaine.
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