La Russie veut envoyer ses détenus nettoyer l'Arctique après plusieurs pollutions industrielles
L'administration de Norilsk, ville industrielle très polluée par les activités du géant minier Norilsk Nickel, a déjà conclu un tel accord.
La Russie pourrait envoyer ses détenus participer à la dépollution de l'Arctique, région polluée par de nombreux accidents industriels, a déclaré, vendredi 12 mars, le directeur des services pénitentiaires russes. Ces derniers "étudient la possibilité de mobiliser les condamnés pour le nettoyage de la pollution de zones du territoire arctique" et leurs responsables territoriaux sont priés de "travailler dans cette direction".
L'administration de Norilsk, ville industrielle très polluée par les activités du géant minier Norilsk Nickel, a déjà conclu un tel accord. La région a justement été touchée, l'an passé, par une catastrophe écologique après le déversement de 21 000 tonnes de carburant dans plusieurs cours d'eau, suscitant une immense marée rouge, visible depuis l'espace.
Une idée qui rappelle le goulag
En décembre, les autorités pénitentiaires avaient évoqué un projet de dépollution par des repris de justice lors d'un Forum arctique à Saint-Pétersbourg. Des "constructions modulaires mobiles" étaient envisagées pour héberger les détenus dans ces zones reculées. Les industriels et les territoires étaient appelés à "avoir une coopération mutuellement avantageuse" avec la pénitentiaire "pour attirer les détenus à de tels travaux".
Les autorités n'ont fait aucune mention de possibles incitations pour les prisonniers, comme des remises de peine ou des salaires plus élevés que ceux versés actuellement aux condamnés à des colonies pénitentiaires. Une telle mesure, si elle était mise en œuvre, pourrait rappeler le goulag de l'époque stalinienne. Les condamnés y étaient utilisés pour des travaux gigantesques, comme la construction du canal de la mer Blanche (1931-1933) dans le nord-ouest du pays, qui fit des centaines de milliers de morts.
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