Crash de l'avion d'Evguéni Prigojine : "L'exécution paraît assez vraisemblable", selon une diplomate

"Vladimir Poutine n'accepte pas la trahison", observe Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France en Russie pendant trois ans.
Article rédigé par franceinfo
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Un avion privé s'est crashé mercredi 23 août 2023 au nord-ouest de Moscou en Russie. A son bord selon les autorités russes, le chef de la milice Wagner, Evguéni Prigojine. (HANDOUT / TELEGRAM/ @GREY_ZONE / VIA AFP)

Le chef de la milice russe, qui avait mené une rébellion avortée en juin, Evguéni Prigojine est vraisemblablement mort dans un crash d'avion mercredi 23 août au nord-ouest de Moscou en Russie. "L'exécution paraît assez vraisemblable", commente sur franceino Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France en Russie de 2017 à 2019, au lendemain du drame. Dix corps ont été retrouvés, mais pas encore identifiés. L'aviation civile affirme que le patron du groupe paramilitaire Wagner et son bras droit, Dmitri Outkin, étaient dans l'appareil.

>> Russie : ce que l'on sait du crash d'un avion à bord duquel se trouvait Evguéni Prigojine, selon les autorités russes

"Ce qui est frappant c'est que les autorités russes ont annoncé immédiatement que l'appareil était tombé et qu'il [Evguéni Prigojine] était dans l'appareil", note la diplomate française. "Comme le FSB et l'armée de l'air se sont senties humiliées par le putsch, qu'ils soient intervenus ne serait pas non plus totalement surprenant" et "compte tenu du fait que Vladimir Poutine n'accepte pas la trahison, il est tout à fait possible que ce soit une exécution" guidée par la "vengeance", analyse-t-elle.

Un "avertissement" avant la présidentielle

Pourtant, Evguéni Prigojine "ne représentait plus un danger", parce qu'il "n'intervenait plus ni en Russie ni en Ukraine et, en réalité, son rôle en Afrique était très utile", explique Sylvie Bermann. Selon elle, "ça va être assez difficile de remplacer" le patron de Wagner qui avait "du charisme" et "des contacts directs avec les chefs d'État en Afrique".

L'ancienne ambassadrice voit la disparition d'Evguéni Prigojine et d'une partie de son état-major comme un "avertissement" en amont de l'élection présidentielle qui va avoir lieu en Russie en mars 2024.

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