Mort d'Alexeï Navalny : "Il faut que la lumière soit faite", plaide la secrétaire générale d'Amnesty International

L'opposant russe est mort vendredi à l'âge de 47 ans dans une colonie pénitentiaire où il purgeait une peine de 19 ans de prison.
Article rédigé par franceinfo
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Des photos d'Alexeï Navalny et des fleurs sont déposées devant l'ambassade de Russie à Londres le 16 février 2024. (DANIEL LEAL / AFP)

"Il faut que la lumière soit faite", déclare samedi 17 février sur franceinfo Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, à propos de la mort en prison de l'opposant russe Alexeï Navalny. L'ONG réclame une enquête indépendante pour établir "les causes directes de cette mort". Agnès Callamard souhaite que cette "enquête internationale" soit menée par "les Nations unies", et non par le Kremlin. Elle estime en effet qu'on "ne peut pas du tout faire confiance" aux autorités russes.

Le principal opposant russe à Vladimir Poutine avait survécu il y a quatre ans à une tentative d'empoisonnement. Après des mois de convalescence en Allemagne, il avait décidé de rentrer dans son pays, malgré le risque d'y être emprisonné. Agnès Callamard se souvient de "sa détermination" à l'époque. "Personne ne pouvait l'arrêter", "on n'aurait jamais pu le convaincre de ne pas le faire", se remémore la secrétaire générale d'Amnesty International. Elle explique que "même si on lui disait que c'était trop dangereux" de rentrer en Russie, Alexeï Navalny "avait la Russie dans le sang", "un amour de son pays" qui l'a "poussé à rentrer"

 "La responsabilité des autorités ne fait aucun doute"

La secrétaire générale d'Amnesty International est donc convaincue qu'une enquête révélerait "la responsabilité" du "gouvernement russe" dans la mort d'Alexeï Navalny. Agnès Callamard rappelle ainsi que l'opposant numéro à Vladimir Poutine, arrêté dès son atterrissage à Moscou en janvier 2021, a été "torturé". Elle évoque les "conditions immondes", "pénibles" dans lesquelles il vivait dans la colonie pénitentiaire de Kharp, dans l'Arctique russe, où "on lui avait nié l'accès aux médicaments". "La responsabilité des autorités ne fait aucun doute", assure-t-elle. 

Agnès Callamard espère qu'une enquête indépendante permettra de "confirmer la place du droit international, du droit de tous ceux qui comme [Alexeï Navalny] sont des activistes contre la corruption". Elle veut montrer à ces opposants "qu'ils ne sont pas seuls, qu'une communauté internationale est autour d'eux". Il s'agit ainsi, pour la secrétaire générale d'Amnesty International, d'affirmer "que l'impunité ne peut pas survivre pour toujours" et de "donner espoir". Agnès Callamard met en avant "le courage" d'Alexeï Navalny "pour le peuple russe, pour la liberté politique". Et, selon elle, ce courage oblige la communauté internationale. "Ce qu'il faut faire maintenant, c'est être au moins un tout petit peu aussi courageux que lui", ajoute-t-elle.

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