Mort d'Alexeï Navalny : "C'est horrible, c'est atroce, mais ce n'est pas une surprise", réagit le président d’Amnesty International France
"C'est une annonce qui est effroyable, mais ce n'est pas une surprise non plus", réagit, vendredi 16 février, sur franceinfo Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, après l'annonce de la mort de l'opposant russe Alexeï Navalny.
"Compte tenu de la tentative d'empoisonnement qu'il avait subie, compte tenu de ses conditions de détention en prison, à l'isolement forcé, et qui étaient assimilables à de la torture ou à des mauvais traitements, nous ne sommes malheureusement pas surpris. C'est horrible, c'est atroce. Mais ce n'est pas une surprise", poursuit le président d'Amnesty. "On sait comment le régime de Poutine traite ses opposants et voilà une preuve de plus", déclare-t-il.
Un "régime qui ne respecte pas la vie humaine"
"Ses conditions de vie étaient proprement indignes et atroces" estime Jean-Claude Samouiller, qui énumère la liste des mauvais traitements qu'a connus Alexeï Navalny lors de sa détention, dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique où il purgeait une peine de 19 ans : "Il a été 26 fois à l'isolement, il a été privé de sommeil, il devait écouter pendant de longues séances toujours le même discours de Vladimir Poutine, qui était répété en boucle, sans arrêt... Il en rigolait lui-même, mais n'empêche que ce sont des conditions de torture !" s'indigne-t-il. Pour le président d'Amnesty, "le régime de Moscou est responsable de ses mauvais traitements, de ses conditions de torture et finalement de sa mort", qu'il qualifie "d'assassinat à petit feu".
Cet "assassinat" est le signe de plus d'un "régime qui ne respecte pas la vie humaine, la dignité humaine ou les droits de l'homme", citant comme exemple la Tchétchénie, la Géorgie ou encore la Syrie. "Ça a toujours été un régime extrêmement difficile, extrêmement dur, extrêmement irrespectueux des droits humains" analyse le président de l'association de défense des droits de l'homme, "ça s'est renforcé depuis l'invasion de l'Ukraine et sans nul doute que ça se renforce effectivement à l'approche des élections", prévues à la mi-mars.
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