Affaire Alexeï Navalny : la police russe veut interroger l'opposant en Allemagne
Le ministère russe de l'Intérieur veut envoyer des enquêteurs russes assister au travail des enquêteurs allemands et "poser des questions supplémentaires" à Alexeï Navalny.
Les relations entre Berlin et Moscou se tendent un peu plus. La police russe a annoncé, vendredi 11 septembre, qu'elle allait demander à l'Allemagne d'interroger l'opposant russe Alexeï Navalny, victime d'un empoisonnement selon Berlin, une piste jusqu'ici rejetée avec véhémence par Moscou. Placé en août en réanimation dans un hôpital sibérien après avoir fait un malaise dans un avion, Alexeï Navalny, 44 ans, a été transféré en Allemagne où les médecins disent avoir trouvé les traces d'un empoisonnement à un agent innervant de type Novitchok, substance conçue à l'époque soviétique à des fins militaires.
Une coopération difficile
Le département des transports du ministère russe de l'Intérieur, en charge de vérifications "préliminaires" concernant "l'hospitalisation de Navalny", va demander que "des enquêteurs russes puissent assister aux activités des enquêteurs allemands" avec l'opposant russe et lui "poser des questions supplémentaires", a-t-il indiqué dans un communiqué.
La Russie et l'Allemagne se sont mutuellement accusés de ne pas coopérer avec l'autre pour établir les faits. Berlin a été soutenu notamment par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France ou l'Estonie pour que Moscou réponde aux suspicions allemandes. "Nous sommes la partie la plus intéressée de savoir ce qui s'est passé", a lancé l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia. "Nous n'avons reçu aucune preuve de l'Allemagne qui nous permettrait de conclure que c'est un crime avec une tentative d'empoisonnement, ce qui déclencherait une enquête", a-t-il ajouté.
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