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"Tout le monde peut jouer un rôle" : face à la troisième vague du Covid-19, de jeunes Anglais se mobilisent pour la campagne de vaccination

Shavaiz et Curtis, 21 et 25 ans, sont bénévoles dans un centre dédié à la vaccination contre coronavirus, à Londres, où ils sont chargés de l’accueil, d’aiguiller les visiteurs ou encore de transporter du matériel. Un moment d'échange et parfois même de soutien psychologique à la population.

Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
De gauche à droite, Shavaiz et Curtis, deux jeunes Anglais bénévoles dans un centre de vaccination contre le Covid-19 à Londres, fin janvier 2021. (RICHARD PLACE / RADIO FRANCE)

Le Royaume-Uni lutte comme il peut. Le pays subit une troisième vague du coronavirus bien plus haute que toutes les précédentes. Le virus, et son variant anglais justement, submerge les services de santé. Plus de 100 000 morts depuis le début de la pandémie, recensés mardi 26 janvier, et un troisième confinement en cours. Certains ne peuvent rester sans rien faire : des milliers de bénévoles se rendent disponibles pour toutes les tâches utiles afin d’enrayer l’épidémie. Comme dans un centre de vaccination dans le Nord de Londres où franceinfo s’est rendu.

"Après l'injection, il y en a qui sont vraiment émus"

La journée de Shavaiz a commencé dans un métro vide. Une heure de transport depuis sa chambre étudiante où il habite depuis trois mois. Il ne voit plus ses parents de peur de les contaminer. Le centre de vaccination où il est employé aujourd’hui se trouve au pied du stade de Wembley. L'étudiant de 21 ans emprunte une petite rue calme pour pénétrer dans le bâtiment moderne, son prénom marqué sur une étiquette blanche collée sur le gilet orange qu’on lui a donné afin qu’il soit bien identifié par les gens qui viennent se faire vacciner. 

Des patients britanniques font la queue devant un centre de vaccination contre le Covid-19 à Londres, fin janvier 2021. (RICHARD PLACE / RADIO FRANCE)

C'est le nombre de morts du virus dans son pays, qui a décidé le jeune homme de 21 ans à agir. Il s’est inscrit au Royal voluntary service qui lui a proposé de se rendre utile : "Aujourd’hui, c’est en fait mon premier jour. Je me suis rendu compte que tout le monde peut jouer un rôle. Ma première tâche était d'accompagner les gens vers la sortie. Certains n’ont pas discuté depuis bien longtemps, ils ont envie de parler. Surtout qu’après l’injection, il y en a qui sont vraiment émus."

"C’est agréable, rien que de bavarder et de leur faire sentir qu’ils ne sont pas seuls."

Shavaiz, bénévole dans un centre de vaccination

à franceinfo

Shavaiz a aussi rencontré Curtis, de quatre ans son aîné, vêtu du même gilet orange. Curtis travaille habituellement pour un club de remise en forme. Il est au chômage technique. Il y a quatre mois, il est devenu bénévole. Il a livré du matériel médical, fait les courses pour des malades et le voilà dans ce centre de vaccination aujourd’hui. "Il y a 10 minutes, une dame venait de se faire vacciner et elle s’est mise à pleurer parce qu’elle pensait qu’elle ne le méritait pas. C’était une jeune femme qui travaille avec des enfants dans un centre de soins. Elle fait partie des gens prioritaires pour le vaccin. C’était émouvant de la voir comme ça. Je lui ai parlé. Elle était bouleversée, je l’ai réconfortée. Je lui ai dit qu’elle méritait ce vaccin." Ces contacts font du bien à Curtis également. Il vit avec sa mère, confinés le reste du temps. Les échanges avec ses quatre grandes sœurs se font par visio-conférence et il n'a pas vu ses collègues depuis bientôt un an.

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