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Royaume-Uni : nouvel épisode de grèves massives pour des hausses de salaire, le métro de Londres quasiment paralysé

Seul un train sur cinq circulait dans le pays jeudi. De nombreux secteurs participent aux "grèves de la colère" depuis le début de l'été, pour réclamer des hausses de salaires face à un inflation record.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une station de métro à Londres, le 18 août 2022. (RASID NECATI ASLIM / ANADOLU AGENCY / AFP)

Le plus grand mouvement de grève britannique depuis des décennies se poursuit. Le Royaume-Uni connaît depuis jeudi 18 août un nouvel épisode de débrayages massifs dans de nombreux secteurs, des transports à la poste en passant par les ports, pour réclamer des hausses de salaires face à l'inflation au plus haut depuis 30 ans.

Seul un train sur cinq circulait dans le pays jeudi 18 août, des dizaines de milliers d'employés du rail étant appelés à cesser le travail par plusieurs syndicats. Le métro de Londres était quant à lui quasiment paralysé vendredi, avec seulement "deux lignes" offrant "une circulation réduite", selon une porte-parole de l'opérateur de transports publics TfL, dont les métros transportent habituellement jusqu'à cinq millions de passagers.

Une nouvelle journée de grève des trains est prévue samedi et le mouvement des cheminots pourrait "se poursuivre indéfiniment", a prévenu le secrétaire général du syndicat RMT, Mick Lynch, en l'absence d'accord salarial depuis le début des débrayages en juin. Le mouvement s'est déjà étendu au-delà du secteur ferroviaire : les dockers du plus grand port de fret du pays, à Felixstowe, démarrent une grève de huit jours à partir du dimanche 21 août, menaçant de mettre à l'arrêt une grande partie du trafic de marchandises du pays. Postiers, employés de l'opérateur télécoms BT, manutentionnaires d'Amazon, mais aussi avocats pénalistes ou éboueurs ont également débrayé ou prévoient de le faire.

L'inflation dépasse 10% sur un an

Partout, le mot d'ordre est le même : les employés réclament des revalorisations de leur paie en phase avec l'inflation, qui a atteint en juillet 10,1% sur un an et pourrait dépasser 13% en octobre, selon l'Agence nationale de statistique britannique (en anglais). Les prix sont notamment tirés par les cours du gaz, qui s'envolent avec la guerre en Ukraine et dont le pays est très dépendant, mais aussi par les perturbations des chaînes d'approvisionnement et les pénuries de travailleurs provoquées par le Covid-19 et le Brexit.

Dans le secteur ferroviaire, les négociations avec la multitude d'opérateurs privés sont dans l'impasse, selon les syndicats. Ces derniers ont rejeté une offre de revalorisation salariale de 8% par Network Rail, qu'ils accusent d'être conditionnée à des licenciements massifs. Ils critiquent également la décision du ministre des transports Grant Shapps, qui a refusé de s'impliquer directement dans les discussions, qui a modifié la loi pour permettre de remplacer les grévistes par des intérimaires.

Le ministre reproche de son côté aux organisations syndicales de refuser des réformes pour moderniser le rail, et a assuré qu'il pourrait les passer de force. Liz Truss, la favorite pour succéder Boris Johnson au poste de Premier ministre, a déclaré sur Twitter : "En tant que Premier ministre, je ne laisserai pas notre pays être rançonné par des syndicalistes militants". Le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, s'est dit de son côté "inquiet que le gouvernement ne pousse délibérément [les syndicats] à la grève à Londres".

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