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Recrudescence des délits xénophobes dans le Royaume-Uni post-Brexit

Propos injurieux, insultes racistes et même agressions physiques: les actes xénophobes se sont multipliés au Royaume-Uni après le référendum du 23 juin 2016 sur la sortie de l’Union européenne. Quatre jours après, la police britannique enregistrait une hausse de 57% des plaintes liées à des délits racistes.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le maire de Londres Sadiq Khan a promis la «tolérance zéro» vis-à-vis des délits liés à la haine raciale post-Brexit. (NIKLAS HALLE'N / AFP)

Les actes à caractère xénophobe ont plus que quintuplé dans le Royaume-Uni post-Brexit. Ils ont particulièrement visé les musulmans et les immigrés originaires d'Europe de l'Est, selon la police. Cette dernière fait état de 331 incidents signalés en une semaine contre 63 en moyenne. Sara Thornton, chef du Conseil national des responsables policiers, s'est dite, dans un communiqué, «choquée et écœurée par certains cas de haine raciale ou anti-immigrés qui m'ont été rapportés cette semaine».

«Halte à la vermine polonaise»
Des attaques injurieuses du type «Il faut reblanchir la Grande-Bretagne», «Les étrangers ont quarante-huit heures pour foutre le camp» ou «Halte à la vermine polonaise», ont fusé à travers le pays les jours suivant le référendum sur le Brexit, soit lors de rassemblements xénophobes, dans des tracts ou tout simpement exprimées par des Britanniques lambda. 

Les plus radicaux s'en sont pris à la façade vitrée du centre culturel polonais de Londres, la taguant avec «Go home» en énormes lettres jaunes. Inédit, pour un bâtiment qui date des années 60, témoigne la bibliothécaire, Elzbieta Pagor, dans le journal Le Monde. Cette dame a déploré que le «référendum a tout simplement fait exploser les gens».


Devant la chambre des Communes, le Premier ministre David Cameron a condamné ces «crimes haineux» et s'est engagé à les combattre. Le chef du gouvernement avait été interpellé sur le sujet par des députés britanniques mais également lors du sommet européen de Bruxelles ainsi que par le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme.  

Le nouveau maire de Londres, Sadiq Khan, n'est pas resté silencieux et a promis la «tolérance zéro» mettant en garde «quiconque (qui) tenterait d'utiliser le résultat du référendum pour chercher à nous diviser».

L'immigration, l'un des sujets phares de la campagne 
De son côté, l'ambassade de Pologne s'est déclarée «choquée et profondément préoccupée par les actes xénophobes dirigés contre la communauté polonaise». Même inquiétude de la part des organisation musulmanes. En quelques jours, le Conseil des musulmans de Grande-Bretagne, qui regroupe différentes organisations représentant les 2,7 millions de musulmans du pays, a dénombré une centaines d'incidents à caractère xénophobe.

L'immigration a été un des sujets phares de la campagne référendaire sur le maintien dans l'UE. Les partisans du Brexit ont mis en avant le fait que l'appartenance à l'Union européenne avait permis à de nombreux migrants d'Europe de l'Est de venir en Grande-Bretagne.

«Les répercussions de ce vote historique vont se faire ressentir pendant des années», redoute Qari Asim, imam d'une mosquée de Leeds après avoir dénoncé, dans Le Monde, le silence de la campagne du «Leave».

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