Cet article date de plus de huit ans.

Qui est vraiment Diane James, la nouvelle dirigeante du parti Ukip?

La députée européenne Diane James remplace Nigel Farage à la tête du parti europhobe et anti-immigration Ukip, après un vote des militants. Grande admiratrice de Vladimir Poutine, Diane James hérite d’un parti miné par des dissensions après le Brexit.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Diane James élue à la tête de l'Ukip (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

Sans surprise, elle a été portée par les militants à la tête de Ukip, le parti anti-immigration britannique. Diane James était favorite, presque adoubée par son mentor Nigel Farage, qui avait démissionné quelques jours après le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de leur pays de l'Union  européenne, le 23 juin 2016.

A 56 ans, l’eurodéputée compte donner une nouvelle impulsion à son parti, miné par des dissensions internes. Son premier geste a été de remercier Nigel Farage et de laisser entendre qu’une page vient d’être tournée.


L'ancienne analyste financière qui a fait une longue carrière dans le secteur de la santé s'est engagée à veiller au respect des exigences du mouvement en matière de lutte contre l'immigration et de libéralisation de l'économie, dans le cadre de la sortie de l'UE. 


La nouvelle N°1 de Ukip, à l’instar du candidat républicain à la Maison Blanche Donald Tump, est une grande admiratrice du président russe Vladimir Poutine. «Je l'admire dans la mesure où il se bat pour son pays. Il est très nationaliste. Je l'admire. Il est un leader très fort», confie-t-elle au Guardian. Son mentor, qui tire sa révérence, promet de soutenir la nouvelle élue: «Je vais soutenir le nouveau chef, je vais continuer à présider un groupe au Parlement européen et je compte voyager dans plusieurs capitales européennes pour tenter d'aider à l'indépendance et à la démocratie dans ces pays aussi.»

Mal élue
Si Diane James l'a emporté sans discussion face à cinq autres candidats, elle devra cependant convaincre qu'elle constitue mieux qu'un choix par défaut. Les personnalités les plus connues du parti n’ont pas pu ou pas postulé. Steven Woolfe, porte-parole de Ukip sur les questions d'immigration et député européen, faisait figure de favori. Mais, dans un incroyable coup de théâtre, il n'a pas pu concourir pour avoir remis sa candidature 17 minutes  après l'heure limite. La décision du parti de l'exclure de la course avait entraîné début août la démission immédiate de trois de ses membres.

Et maintenant... «L'avenir de Ukip est incertain», estime Matthew Goodwin, spécialiste du parti à l'Université de Nottingham et auteur de UKIP : Inside The Campaign. «Après le vote en faveur du Brexit, le parti s'est retrouvé profondément  divisé entre différentes factions et pourrait aussi avoir des difficultés à conserver un soutien populaire dans le nouveau paysage politique face aux conservateurs» emmenés par Theresa May, dont la politique a pris un virage plus  social.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.