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Reportage "Republic now !" : à Edimbourg, la proclamation du roi Charles III perturbée par des républicains

Lors de l'annonce officielle de la proclamation du roi Charles III comme souverain britannique à Edimbourg, les républicains présents ont fait entendre leur voix, malgré les critiques de la foule.

Article rédigé par franceinfo
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Une militante républicaine tient une pancarte "Abolissons la monarchie", lors de la Proclamation du Roi Charles III à Edimbourg. (THEO UHART / FRANCEINFO)

"Republic now !" : le cri qui a jailli de la foule tranche avec le cérémonial du jour. Comme hier à Londres, les Ecossais avaient rendez-vous au coeur d'Edimbourg, à Mercat Cross, au pied de la cathédrale Saint-Gilles, pour l'annonce officielle de la proclamation du prince Charles comme roi Charles III

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À l'image de la veille dans la capitale britannique, plusieurs centaines de personnes ont fait le déplacement pour assister à la proclamation du nouveau souverain – un évènement historique, puisqu'il ne s'était pas produit depuis 70 ans et l'accession au trône d'Elizabeth II. Comme à Londres, on louait les qualités de la défunte reine, et son amour pour l'Ecosse. Comme à Londres, on vantait les mérites d'une monarchie qui continue, et qui saura à coup sûr s'adapter. Comme à Londres, on balayait d'un revers de main les critiques envers le désormais roi Charles III, estimant qu'il avait eu du temps pour se préparer et qu'il saurait être au rendez-vous. 

Et puis, pas comme à Londres, un petit grain de sable est venu se glisser dans la machine parfaitement huilée de ce cérémonial qui, en actant la mort d'Elizabeth II et l'accession au trône de son fils aîné, démontre toute la continuité de la Couronne. Ce petit grain de sable, ce sont d'abord des drapeaux et des pancartes, peu nombreuses, que l'on a vus s'élever dans la foule. "Abolissons la monarchie !" ou "République maintenant !" ont commencé à provoquer dans la foule les premiers murmures. Une femme a d'ailleurs été exfiltrée par la police après avoir brandi sa pancarte. Mais c'est en fin de cérémonie que les républicains écossais ont fait le plus de bruit. Ils ont hué lors des saluts au roi avant de crier quelques slogans à la fin de l'hymne national. 

"On ne veut pas laisser l'impression que tout le monde serait d'accord"

"Nous avons un chef d'Etat qui n'est pas élu et une Première ministre qui n'a pas non plus été élue", fustige Collner. Ce jeune militant de 26 ans, engagé pour une Ecosse indépendante et républicaine depuis 2012 et le premier référendum sur l'indépendante du pays, "ne veut pas laisser l'impression que tout le monde serait d'accord avec ce qu'il se passe". C'est pourquoi il fallait être là aujourd'hui selon lui. Un avis que partage Paul, 62 ans, pour qui "la monarchie est désuète". Il cite au passage les affaires auxquelles sont mêlées les membres de la famille royale, en particulier les accusations d'agressions sexuelles concernant le prince Andrew. "Il est temps d'avancer", assure-t-il.

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Mais en entendant leurs discours, les réactions de leurs voisins ne sont pas très positives. Certains parlent d'une disgrâce et critiquent vertement leur action en "ce jour de deuil". "C'est indigne, lance un autre, irrespecteux ! Ce n'est vraiment pas le moment." Collner réplique : "Avec vous, ce n'est jamais le moment !" Selon lui, on assiste depuis quelques jours "à une propagande monarchique partout", qu'il était important de "contrebalancer".

Si les militants étaient vraiment peu nombreux par rapport à la foule présente ce dimanche à Edimbourg, cela illustre bien en revanche le regain d'espoir des républicains qui comptent sur la moins grande popularité de Charles pour faire grossir leurs rangs et, un jour peut-être, arriver à leurs fins. 

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