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Arrestations, engin explosif... Le point sur l'enquête après l'attentat de Manchester

La police britannique dit avoir fait des progrès "immenses" dans son enquête, mais elle continue à explorer des pistes "importantes".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des policiers devant un barbier, perquisitionné dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de la Manchester Arena, le 26 mai 2017, dans le quartier de Moss Side à Manchester. (LINDSEY PARNABY / AFP)

Cinq jours après l'attentat de Manchester, qui a fait 22 morts à la sortie d'un concert de la pop star américaine Ariana Grande, l'enquête progresse. La police britannique dit avoir fait des progrès "immenses", mais elle ajoute qu'elle continue à explorer des pistes "importantes". Voici ce que l'on sait des investigations, samedi 27 mai.

Un réseau terroriste soupçonné et onze suspects arrêtés 

L'enquête porte "clairement" sur un réseau terroriste autour du kamikaze, Salman Abedi, un Britannique d'origine libyenne, a expliqué le chef de la police de Manchester. Et une "bonne partie" de ce réseau jihadiste révélé par l'attentat a été démantelée, selon la police britannique. Deux personnes ont été interpellées samedi 27 mai, annonce la police britannique. Ce qui porte à 11 le nombre de suspects en garde à vue dans le cadre de l'enquête.

Mardi 23 mai, un homme de 24 ans a été arrêté à Whalley Range, dans la banlieue du sud de Manchester. De nombreux médias britanniques affirment qu'il s'agirait du grand frère du kamikaze, Ismael. Dans la nuit de mardi à mercredi, trois autres personnes, âgées de 18, 21 et 24 ans, ont été interpellées à Fallowfield, un quartier du sud de Manchester, à quelques centaines de mètres de la maison où vivait Salman Abedi. D'après un voisin interrogé par une journaliste de l'AFP, les trois hommes, d'origine libyenne, seraient des cousins de l'auteur de l'attaque.

Des policiers britanniques bloquent l'accès à un site perquisitionné sur Dorset Avenue, dans le quartier de Moss Side à Manchester (Royaume-Uni), le 26 mai 2017. (OLI SCARFF / AFP)

Un homme de 33 ans a également été arrêté à Wigan, petite localité au nord-ouest de Manchester. Et dans la soirée, un homme de 22 ans a été arrêté à Nuneaton, dans le centre de l'Angleterre. Une femme âgée de 34 ans a été interpellée à Blackley, dans le nord de Manchester, mais remise en liberté quelques heures plus tard. Aucune charge n'est retenue contre elle. Jeudi matin, deux hommes de 16 et 38 ans ont été arrêtés, respectivement à Withington, dans le sud de la ville, et à Blackley. Le mineur a ensuite été libéré, sans poursuite.

Tôt vendredi matin, un homme de 30 ans a été interpellé dans le quartier de Moss Side, dans le sud de Manchester. La police mène une perquisition à un endroit différent du même quartier, dans un bâtiment abritant un salon de coiffure, selon une journaliste de l'AFP. Et vendredi soir, un homme de 44 ans a été arrêté dans le quartier de Rusholme, au sud de Manchester.

Un commerce fermé après une perquisition, dans le quartier de Moss Side à Manchester (Royaume-Uni), le 26 mai 2017. (LINDSEY PARNABY / AFP)

Deux arrestations ont également eu lieu en Libye : celle d'Hachem Abedi, jeune frère du kamikaze, au domicile familial à Tripoli, puis celle de son père, Ramadan Abedi, par les services de sécurité libyens. Hachem Abedi a revendiqué son appartenance au groupe Etat islamique et a reconnu un séjour en Angleterre dans la phase de préparation de l'attentat de son frère, selon la Force de dissuasion, qui fait office en Libye de police loyale au gouvernement d'union nationale.

Un engin explosif sophistiqué

Le New York Times  (en anglais) a publié huit photographies montrant différents indices collectés par les enquêteurs sur les lieux de l'attentat : détonateur, batterie, fragments d'un sac à dos bleu ou encore morceaux de métal et vis. 

L'une des photos publiées le 24 mai 2017 par le "New York Times" montre ce qui semble être le détonateur de la bombe utilisée à Manchester. (THE NEW YORK TIMES / AFP)

Certains des composants "sont accessibles et faciles à trouver", a expliqué à l'AFP Will Geddes, patron d'une entreprise spécialisée dans la sécurité. Mais le "détonateur lui-même", une pièce métallique en forme de tube, "est quelque chose sur lequel il n'est pas facile de mettre la main sans éveiller les soupçons", dit-il.

Selon le New York Times, le détonateur contenait un petit circuit imprimé, et non pas un simple interrupteur comme c'est souvent le cas, suggérant un retardateur, voire même un récepteur pour un déclenchement à distance, ou une combinaison des deux. "Il est clair que ça lui a été livré par un tiers", estime Will Geddes.

Une longue préparation suspectée dans un contexte familial jihadiste

L'auteur de l'attentat, Salman Ramadan Abedi, est né à Manchester en 1994 de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi. Il s'était rendu en Libye récemment, avant de regagner la Grande-Bretagne quatre jours avant l'attentat. Il a baigné dans un contexte familial jihadiste et était animé d'un désir de "vengeance", selon ses proches.

Selon le Times, Abedi aurait préparé l'attentat depuis au moins un an, achetant les composants de la bombe dans des magasins de Manchester. Après son retour de Libye, Abedi a été filmé par des caméras de vidéo-surveillance en train d'acheter un sac à dos à Manchester. Selon le Telegraph, il aurait assemblé les composants de la bombe à deux adresses différentes.

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