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Route des Balkans bloquée : 650 réfugiés coincés en Serbie

La route des Balkans se verrouille chaque jour un peu plus pour les réfugiés. 650 d'entre eux sont coincés en Serbie dans un camp à Presevo, à une vingtaine de kilomètres de la frontière macédonienne.
Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Distribution de nuorriture dans le camp de Presevo en Serbie © RF / Benjamin Illy)

Croatie, Serbie et Macédoine ne laissent plus passer personne sans visa. En Macédoine, aucun migrant n'est entré sur le territoire depuis lundi dernier, ceux qui ont pu passer avant sont désormais coincés dans des camps, et notamment en Serbie, à Presevo, étape incontournable pour atteindre la Croatie. Dans ce camp, 650 réfugiés vivent dans une incertitude totale, condamnés à attendre. 

Reportage de Benjamin Illy dans le camp de Presevo en Serbie pour France Info

L'attente insoutenable

Ils sont Syriens, Irakiens, Afghans, tous refoulés à la frontière croate. Depuis dix jours, la situation est figée. Il faut alors tuer le temps, en jouant au volley par exemple. Quand tout à coup, un jeune syrien s'approche et demande si des nouvelles sont arrivées concernant leur situation. Malheureusement, il n'y en a aucune. 

  

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Pour Marko Djoric du Conseil pour les réfugiés, chargé de gérer le camp, l'attente est difficilement soutenable. "La Slovénie a fermé sa frontière, la Croatie n’envoie plus de train ici pour acheminer les réfugiés. Il y a une sorte d'effet domino, ils  ne font que pousser les gens dans les mains des passeurs, des criminels, et cela crée beaucoup de problèmes" , explique-t-il.

L'espoir pour certains, la désillusion pour d'autres

Peu importe les verrous, les barrières, les barbelés, Amer, jeune Syrien de 23 ans, veut tenter sa chance. Il est originaire de Deir ez-Zor, une ville ciblée par Daech. Il est sur le point de prendre un bus jusqu'à la frontière serbo-croate. "Si vous avez les bons papiers, si vous êtes originaire d'une ville où il y a la guerre, je suis sûr que vous pouvez passer la frontière. On doit continuer notre voyage."

  

 

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Continuer coûte que coûte jusqu’en Allemagne, c’est l’objectif d’Amer, mais désormais la route des Balkans est pavée de désillusions. Les autorités croates ont été claires, elles prévoient de renvoyer les réfugiés présents sur son territoire vers la Grèce.

  (Pour tuer le temps, les enfants jouent au ballon © RF / Benjamin Illy)
 

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