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Dans l'enfer du camp d'Idoméni, où s'entassent 14.000 réfugiés

Les frontières se ferment une à une, et la situation empire jour après jour pour les plus de 14.000 réfugiés pris au piège en Grèce, dans le camp d’Idoméni, où les conditions de vie sont épouvantables.
Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Dans cette tente, s'entassent les réfugiés qui espèrent traverser la frontière macédonienne © Benjamin Illy / RF)

Une foule immense, une promiscuité intenable, des tentes à perte de vue, des vêtements des nourrissons qui sèchent sur les barbelés, ces enfants qui pataugent dans les flaques et jouent dans les ordures…Dans le camp d'Idoméni, c'est une véritable crise humanitaire à laquelle assiste les responsables associatifs.

  ("En une semaine, on est passé de 4.000 personnes à 12.000 personnes, on parle maintenaient de 14 à 15.0000 personnes" d'après un responsable de MSF" © Benjamin Illy / RF)

14.000 à 15.000 personnes dans un camp taillé pour en accueillir...1.200 

"En une semaine, on est passé de 4.000 personnes à 12.000 personnes, on parle maintenant de 14.000 à 15.0000 personnes ", constate Jean-Nicolas Dangelser, de Médecins Sans Frontières. Une saturation qui génère des problèmes d'hygiène, notamment : "Il n'y a que 24 douches, 85 points d'eau", ajoute M. Dangelser. "Tous les jours, MSF distribue 42.000 repas mais ce sera difficile de tenir sur la longueur, face à un tel afflux de réfugiés. On ne peut plus couvrir les besoins essentiels des gens, il y a trop de monde ", déplore-t-il.  

  (Dans le camp d'Idoméni,la situation est de plus en plus critique pour des milliers de réfugiés © Benjamin Illy / RF)

"On ne dort pas, on attend, c’est de la folie, c’est pire que l’enfer"

Une situation critique notamment pour cette centaine de réfugiés, rencontrés juste devant la frontière macédonienne. Ils sont tendus, fatigués, entassés sous une tente. Leurs papiers sont en règle, ils attendent vainement d’être appelés, que les portes s’ouvrent. Elles restent fermées. "Peut-être aujourd’hui, demain y’aura pas de problème, ils vont ouvrir ", dit Zakaria, un syrien qui a fui Alep avec toute sa famille. Il est maintenant coincé à Idomeni… depuis 2 semaines. 

Le reportage de Benjamin Illy dans le camp d'Idomeni, à la frontière gréco-macédonienne, où la situation s'empire pour les réfugiés

"On ne dort pas, on attend, c’est de la folie, c’est pire que l’enfer ", explique encore Zakaria, qui ne comprend pas pourquoi on n’ouvre pas la frontière. S'il avait su, il n’aurait jamais quitté la Syrie. Selon lui, il n’y pas d’humanité ici, pas de dignité, pas de respect. Il confie : "ce serait presque mieux d’être en Syrie, et de subir les bombardements russes… Même les chiens ne pourraient pas vivre dans ce camp ."

  ("Même les chiens ne pourraient pas vivre dans ce camp," confie Zakaria, un réfugié syrien © Benjamin Illy / RF)

Et quand on demande à Zakaria si il veut en rentrer en Syrie, la réponse est sans appel : "Yes, yes !".

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