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Troupes d'élite dans la rue, bombardements : Homs vit dans l'horreur

L'opposition syrienne dénonce un "massacre", tandis que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU se penche sur un texte qui permettrait d'apporter des secours humanitaires en Syrie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 2 min
Capture d'écran d'une vidéo mise en ligne le 28 février 2012 montrant la ville de Homs (Syrie) bombardée par l'armée. (AFP)

Au moment où l'on annonce que la journaliste française Edith Bouvier et le photographe britannique Paul Conroy, pris au piège à Homs (Syrie) ont pu être exfiltrés vers le Liban, les informations inquiétantes continuent d'affluer de la ville syrienne insurgée, mardi 28 février.

• Plus de cent morts pas jour

La répression du soulèvement syrien dure depuis près d'un an et a déjà fait plus de 7 500 morts dans la population civile, selon la secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des affaires politiques. Lynn Pascoe estime que le bilan est "souvent supérieur à 100 civils tués par jour, dont de nombreuses femmes et des enfants".

• Une unité blindée autour de Baba Amr

Selon des opposants, le président Bachar Al-Assad a envoyé une unité blindée d'élite à Homs. Des chars et des soldats de la Quatrième division se sont déployés dans la nuit dans les rues principales, autour du quartier insurgé de Baba Amr.

Cette unité est placée sous le commandement du frère du président syrien, Maher Al-Assad. Les chars ont des sigles "Monstres de la Quatrième division" peints sur leur blindage, affirment les opposants.

• Un massacre près de Homs

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a annoncé qu'un "massacre" a eu lieu dans la région de Homs. Ses circonstances ne sont pas tout à fait établies. "Soixante-huit civils ont été tués aujourd'hui [lundi] dans la région ouest de Homs dans un champ (...) et [leurs corps] ont été transportés à l'hôpital public de Homs", a affirmé le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les corps "portent des traces de balles et de coups portés à l'arme blanche".

Les victimes, dont les corps n'ont pas été identifiés, seraient des "déplacés originaires de Homs tués par les chabbiha", les milices civiles du régime. L'OSDH a appelé à la création d'une commission indépendante composée de "personnalités non liées au régime et d'avocats membres de l'Observatoire" pour enquêter. De nombreux habitants ont fui ou tentent de fuir Homs.

• La ville lourdement bombardée

Selon des opposants, les forces syriennes ont lancé mardi le pire bombardement sur le quartier de Baba Amr. Les habitants vivent terrés. L'eau, la nourriture et les soins manquent. Des centaines de personnes y auraient été tuées ou blessées depuis début février.

Des images parvenues lundi montrent des combattants rebelles qui défendent immeuble par immeuble les quartiers visés par les troupes de Bachar Al-Assad.

• Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU se penche sur une résolution

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'apprête à condamner mardi la Syrie pour l'utilisation "brutale" d'armes lourdes dans des quartiers résidentiels et les persécutions infligées aux opposants.

La Russie, puissant allié de Damas, qui oppose son veto à chaque résolution, a néanmoins jugé "important" que le régime coopère avec le Comité international de la Croix-Rouge.

Cette condamnation sera la quatrième protestation formelle adressée par cette instance au président Bachar Al-Assad. En réaction, la délégation syrienne auprès des Nations unies à Genève a quitté les débats. 

Bachar Al-Assad a, lui, reçu une proposition de son homologue tunisien. Moncef Marzouki lui offre l'asile, ainsi qu'à ses proches, "dans le cadre d'une issue négociée du conflit syrien".

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