Syrie : "L’hiver dans ce camp nos enfants ont très froid, on veut rentrer à Raqqa"
Si la libération de Raqqa mardi 17 octobre est un soulagement pour les déplacés, l'ancien bastion de Daesh reste inhabitable. Les réfugiés, eux, sont condamnés à attendre dans les camps. Franceinfo s'est rendu dans l'un d'eux au nord de Raqqa.
La libération de la ville de Raqqa par les FDS, les Forces démocratiques syriennes, mardi 17 octobre, est un soulagement pour tous les déplacés qui ont fui les combats. Pour autant, l’annonce de la libération de Raqqa n’a pas provoqué une explosion de joie dans ce camp de déplacés, situé au nord de Raqqa.
"La vie dans ce camp est impossible"
Tous les résidents savent en effet que leur ville est désormais un champ de ruines. Mahmoud, père de six enfants, ne cache pas son amertume. S'il est évidemment satisfait que Raqqa soit libérée, sa maison a été détruite. "Des combattants arabes que je connais ont pu se rendre sur place, explique-t-il. Ils m’ont dit qu’elle était en ruines." Toutes les maisons de sa rue ont été rasées.
Raqqa capitale des ruines #Syrie pic.twitter.com/PksjXNvAar
— Omar Ouahmane (@ouahmane_omar) 19 octobre 2017
Aujourd'hui, Mahmoud a peur de devoir rester dans ce camp plusieurs années encore. "La vie dans ce camp est impossible, déplore-t-il. L’hiver, nos enfants ont très froid. On veut rentrer à Raqqa."
Sans son mari, Malal ne retournera pas à Raqqa
Au milieu des tentes, de nombreuses femmes seules déambulent avec leurs enfants. Malal a quitté Raqqa au début de l’offensive sans son mari. "Si je ne retrouve pas mon mari, explique-t-elle, je ne retournerai pas à Raqqa. Je ne peux pas rentrer sans lui." Daesh l’a enlevé il y a un an : un jour, les jihadistes sont venus et l’ont emmené. Malal n’a, depuis, aucune nouvelle de lui. "J’ai cinq enfants : ils veulent avoir leurs deux parents et me demandent souvent où est leur père. Mais je garde l’espoir qu’il revienne et que nous retournions à Raqqa en famille", espère-t-elle. Le retour de ces déplacés est pour l’instant inenvisageable : la priorité est désormais le colossal chantier de la reconstruction.
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