Syrie : le bras de fer diplomatique s'engage sur le contrôle des armes chimiques

Les discussions entrent dans le vif du sujet. Le plan russe pour une mise sous contrôle des armes chimiques syriennes, en vue d'éviter des frappes contre le régime de Bachar Al-Assad, commence à être examiné de part et d'autre. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU se sont réunis pour discuter du sujet, mercredi 11 septembre. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, se rencontrent par ailleurs à Genève (Suisse), à partir de jeudi, pour entamer des négociations à ce sujet. Francetv info détaille les enjeux de ces deux rendez-vous. 

Une réunion sur la résolution française sans conclusion au Conseil de sécurité

Après une réunion annulée au dernier moment mardi, à la demande de Moscou, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU se sont finalement réunis mercredi après-midi pour poursuivre leurs discussions sur les moyens de démanteler l'arsenal chimique de Damas. Un premier texte préparé par Paris, avec l'appui de Washington, avait été jugé "inacceptable" par Moscou. 

Mercredi, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie, et la Chine se sont entretenus 45 minutes à la mission russe auprès de l'ONU à New York (Etats-Unis). Mais ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un projet de résolution.

"Chacun a exposé sa position mais il n'y a pas eu de véritables négociations", a expliqué un diplomate du Conseil. Les ambassadeurs ont évoqué "des éléments susceptibles de faire partie d'une résolution", a expliqué un autre diplomate sans donner de détails. "On s'attend à une réunion plus décisive [jeudi] à Genève, entre les deux ministres des affaires étrangères" russe et américain, Serguei Lavrov et John Kerry, a commenté un troisième diplomate.

Des discussions russo-américaines en Suisse sur "les idées" de Moscou

Sergueï Lavrov et John Kerry vont discuter du plan de contrôle des armes chimiques du régime syrien à partir de jeudi, dans la capitale suisse. Les réunions entre les deux hommes, cruciales, se poursuivront vendredi, voire samedi.

Des experts en armement américains, dont l'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU Lakhdar Brahimi, seront présents lors de cette entrevue. Selon la porte-parole du département d'Etat américain, Jennifer Psaki, Moscou n'a pour l'heure transmis que "des idées" et non un "énorme dossier ". Elle ajoute qu'il restait "des points à travailler".

Le chef de la diplomatie russe a "des idées intéressantes sur les moyens par lesquels nous pourrions parvenir à cela", a pour sa part affirmé mercredi John Kerry, qui s'exprimait lors d'un forum de discussion en ligne organisé par Google+ : "Si nous pouvons réellement sécuriser toutes les armes chimiques de la Syrie par ce biais, c'est clairement le moyen préférable, et de loin, et cela serait un véritable exploit."