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Syrie : l'ONU soutient Kofi Annan et demande à Al-Assad de coopérer

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une déclaration qui soutient la médiation de Kofi Annan en Syrie et demande que le régime applique les propositions.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan (à g.), et le président syrien, Bachar Al-Assad (à dr.), à Damas (Syrie), le 10 mars 2012. (SANA / AFP)

Cesser toute forme de violence armée, fournir de l'aide humanitaire dans les zones affectées par les combats, libérer les personnes détenues arbitrairement, autoriser les Syriens à manifester ou encore laisser circuler les journalistes. Ce sont les propositions que l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, doit présenter prochainement au président syrien, Bachar Al-Assad.

Mercredi 21 mars, le Conseil de sécurité de l'ONU vient de leur apporter son soutien. Il a adopté une déclaration épaulant Kofi Annan. Le texte, rédigé par les Occidentaux et présenté officiellement par la France, demande à Bachar Al-Assad et à l'opposition syrienne de "travailler de bonne foi" avec le prix Nobel de la paix.

L'ONU réclame que la Syrie applique "totalement et immédiatement" le plan de règlement en six points de Kofi Annan déjà présenté à Damas. Si elle refusait, l'organisation internationale laisse entendre qu'elle pourrait passer à des "étapes ultérieures". Etapes qu'elle se contente d'évoquer sans les préciser.

Une déclaration n'est pas une résolution

Cette "déclaration présidentielle" a moins de poids qu'une "résolution". A deux reprises, en octobre et en février 2011, la Russie et la Chine ont opposé leur veto à des projets de résolution. Aucun veto ne peut être opposé à une déclaration présidentielle, qui doit faire l'objet d'un consensus.

Ce texte est toutefois le fruit de négociations "très difficiles", selon un diplomate cité par l'AFP. Il doit permettre à Kofi Annan, qui a déjà envoyé une délégation d'experts, de peser face à Damas après un premier échec.

Détente russe

Ce texte semble montrer toutefois une évolution dans la position de la Russie, qui a beaucoup soutenu Damas, son allié historique. Après avoir plaidé pour une trêve quotidienne de deux heures permettant aux organisations humanitaires d'intervenir, Moscou a fini par adopter la déclaration qui, sans dénoncer explicitement les exactions du régime, "exprime sa forte inquiétude devant la détérioration de la situation en Syrie" du point de vue humanitaire et des droits de l'homme. Le texte présente aussi "ses profonds regrets devant les milliers de morts" causés par cette crise depuis un an.

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a refusé que la déclaration prenne "la forme d'un ultimatum" au régime syrien. Ainsi, elle ne prévoit plus dans sa conclusion que le Conseil de sécurité "envisage des mesures supplémentaires" si le plan de règlement de Kofi Annan n'est pas appliqué, mais seulement des "étapes ultérieures". Formulation plus vague et moins menaçante.

"Je sens que les Russes sont en train de bouger parce qu'ils se sentent profondément isolés", a estimé le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Le département d'Etat américain a lui aussi noté lundi une "évolution" positive de la position russe.

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