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Syrie : manifestations et attentats meurtriers à Damas et Alep

Trois explosions ont fait au moins cinq morts dans les deux plus grandes villes de Syrie samedi matin et un responsable du parti Baas a été assassiné.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un véhicule militaire syrien détruit dans une des explosions qui ont secoué Damas, samedi 5 mai 2012. (STR / AFP)

A deux jours des élections législatives, la Syrie est toujours plus tendue. Trois déflagrations ont secoué le pays samedi 5 mai. Une explosion a causé des "blessés et des morts" dans la banlieue d'Alep, dans le nord, et deux autres ont blesé des soldats à Damas, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Un responsable du parti Baas au pouvoir a par ailleurs été assassiné par des hommes armés dans le nord-ouest du pays.

• Cinq morts à Alep

A Alep, l'explosion a eu lieu dans le quartier de Tal Al Zarazir, un faubourg pauvre de la deuxième ville du pays.  Au moins cinq civils ont été tués par l'explosion d'une bombe placée dans une station de lavage de voitures au passage d'un bus, a indiqué à l'AFP le président de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. Les violences dans cette deuxième ville de Syrie, longtemps restée à l'écart de la contestation, se sont intensifiées ces derniers jours après l'attaque brutale des forces de sécurité contre l'Université d'Alep au cours de laquelle quatre étudiants ont péri.

• Au moins trois blessés à Damas

A Damas, deux explosions ont éventré une route située dans le centre de Damas, détruisant neuf voitures. Une première explosion au passage d'un bus transportant des militaires a fait trois blessés parmi les soldats, et une deuxième bombe placée sous un véhicule militaire dans une artère commerçante importante, As-Saoura, a explosé sans faire de victimes, selon Rami Abdel Rahmane. Les troupes ont également procédé à des arrestations accompagnées de tirs dans le quartier de Barzé à Damas, faisant des blessés.

• Des funérailles sous tension

"Nous ne cèderons pas", ont scandé samedi des milliers de participants aux funérailles de neuf manifestants tués la veille par les forces de sécurité à Damas. Les troupes syriennes ont tiré des gaz lacrymogènes sur la cérémonie transformée en rassemblement monstre contre le régime. "Bachar, tu as trahi la Syrie", "le peuple syrien est uni", criaient-ils.

De nombreuses femmes applaudissaient et lançaient des youyous à l'arrivée des cercueils, tandis que des jeunes brandissaient de petites pancartes proclamant : "Toute la Syrie fera face au régime criminel". Les forces de sécurité ont tenté de les disperser, mais la foule est restée sur place, selon l'OSDH.

Le Conseil national syrien (CNS) a demandé aux observateurs de l'ONU sur place depuis le 16 avril, à se rendre dans les quartiers d'al-Tadamone et de Kafr Soussé pour les obsèques. "Les funérailles montreront au régime que Damas n'est pas une ville neutre comme il le prétend", affirme le CNS, dénonçant la riposte "par le feu" aux revendications des manifestants.

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