Syrie : des couloirs humanitaires pour les civils et rebelles assiégés à Alep
L'initiative russe, si elle se concrétise, pourrait ouvrir la voie à la reprise totale par le régime de cette deuxième ville de Syrie et porter ainsi un coup fatal à la rébellion qui lutte depuis cinq pour renverser le pouvoir en place.
C'est peut-être un tournant dans la guerre en Syrie. La Russie, alliée du président syrien Bachar Al-Assad, a annoncé, jeudi 28 juillet, des couloirs humanitaires pour permettre aux civils et combattants de sortir des secteurs rebelles de la métropole d'Alep, assiégés et bombardés sans relâche par le régime.
Constatant "une situation difficile", le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé une "opération humanitaire de grande ampleur" à Alep avec la création de trois couloirs pour "les civils pris en otage par les terroristes et pour les combattants souhaitant déposer les armes". Un quatrième doit être ouvert, dans le nord, sur la route du Castello, afin de permettre "le passage en sécurité des combattants armés", a-t-il ajouté, précisant que l'opération devait commencer dès jeudi.
250 000 personnes assiégées
L'initiative russe, si elle se concrétise, pourrait ouvrir la voie à la reprise totale par le régime de cette deuxième ville de Syrie et porter ainsi un coup fatal à la rébellion qui lutte depuis cinq pour renverser le pouvoir en place. Parallèlement à l'initiative russe, Bacahr Al-Assad a décrété une amnistie pour tous les insurgés qui rendraient les armes dans les trois mois.
S'ils perdent Alep, les rebelles n'auront plus comme véritable fief que la province de Damas, notamment la Ghouta orientale, et quelques régions du sud du pays morcelé. Les autres zones sont soit aux mains du régime soit contrôlées par les jihadistes.
A coups de barils d'explosifs destructeurs et de raids aériens intensifs qui ont fait des centaines de morts et laissé en ruines les quartiers rebelles dans l'est d'Alep, les troupes d'Assad cherchent depuis des mois à reconquérir ce secteur où elles assiègent totalement quelque 250 000 personnes depuis le 17 juillet.
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