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Syrie : à Alep assiégée, des habitants quittent-ils la ville par un couloir humanitaire ?

Des médias du régime syrien ont affirmé que des dizaines de familles étaient sorties des quartiers rebelles d'Alep par un de ses couloirs "humanitaires" mais des habitants et des insurgés ont démenti et dénoncé des "mensonges".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des hommes inspectent un site touché par un bombardement, à Alep, en Syrie, le 11 juillet 2016. (ABDALRHMAN ISMAIL / REUTERS)

Les habitants d'Alep ont-ils pu quitter la ville par des corridors humanitaires ? Des médias du régime syrien ont affirmé samedi 30 juillet que des dizaines de familles étaient sorties des quartiers rebelles d'Alep par un de ses couloirs "humanitaires" mais des habitants et des insurgés démentent.

Le régime de Bachar Al-Assad soumet ces quartiers à un siège total et à des bombardements meurtriers. Avec son allié russe, ils ont mis en place une opération "humanitaire" pour permettre aux civils et combattants de quitter les secteurs insurgés (où vivent quelque 250 000 personnes) et passer ainsi en zone loyaliste.

Quatre nouveaux couloirs

Selon l'agence officielle Sana, "des dizaines de familles sont sorties des quartiers est d'Alep à travers les couloirs". Elles ont été prises en charge par des soldats et "transportées en bus vers des abris temporaires", affirme l'agence. Un groupe "de femmes de plus de 40 ans est également sorti par le passage de Salaheddine", d'après Sana, qui a aussi parlé de combattants ayant déposé les armes.

Dans un communiqué, l'armée russe a elle affirmé que 169 civils et 69 rebelles ayant rendu les armes avaient emprunté depuis vendredi l'un des trois couloirs "humanitaires". Elle a aussi annoncé l'ouverture de quatre autres corridors de ce type dans la deuxième ville de Syrie (nord), divisée depuis 2012 entre quartiers loyalistes à l'ouest et rebelles à l'est

"Rumeurs et mensonges"

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué qu'environ 20 civils avaient emprunté le corridor du quartier de Salaheddine. Mais des habitants d'Alep-est et un correspondant de l'AFP sur place ont assuré qu'il n'y avait eu aucun signe de tels déplacements et que des obstacles étaient toujours en travers du point de passage du quartier de Salaheddine.

"Le régime dit avoir ouvert une voie à travers Salaheddine mais ce ne sont que des rumeurs et des mensonges", a indiqué Iyat Abou Mohamed, un commandant du groupe rebelle Noureddine al-Zinki. "Nous sommes au passage (du quartier) de Boustan al-Qasr. Le régime ment", a dit un autre commandant rebelle, Yasser Flis. "Ils n'ont rien ouvert, (...) Au contraire, ils ont augmenté leurs bombardements et leurs raids aériens sur le point de passage."

Un tournant dans la guerre ?

Le régime assiège totalement Alep-est depuis le 17 juillet et ses habitants souffrent de graves pénuries. Depuis le 7 juillet, aucune aide ne leur est parvenue. Ville symbole de la rébelle, Alep est devenue un enjeu majeur de la guerre. L'objectif du régime est de reprendre la totalité d'Alep, ce qui représenterait un tournant dans une guerre qui a fait plus de 280 000 morts depuis 2011 et poussé des millions de personnes à la fuite. La perte d'Alep pourrait aussi sonner le glas de la rébellion syrienne, déjà affaiblie par la montée en puissance des groupes jihadistes.

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