Qui était Kendal Breizh, le Français mort en combattant aux côtés des Kurdes ?
Ce Breton de 41 ans, ancien ouvrier intérimaire, a été tué le 10 février dans la région d'Afrin (nord-ouest de la Syrie), lors d'affrontements avec l'armée turque, a rapporté, dimanche, la section de l'YPG-Rojava.
Début février, il disait rentrer en France dans six mois. Le Français Olivier Le Clainche, qui se faisait appeler "Kendal Breizh", et qui combattait aux côtés des forces kurdes, est mort le 10 février. La section de l'YPG-Rojava – les Unités de protection du peuple – branche armée du parti syrien kurde PYD, l'a annoncé, dimanche 18 février. Franceinfo revient sur le parcours de ce Breton de 41 ans, mort lors d'un bombardement turc.
Trois combattants internationalistes des #YPG sont tombés à #Afrin et Deir Ezzor au cours des derniers jours : Le Breton Kendal Breizh (Olivier François Jean Le Clainche), l'Espagnol Baran Galicia (Samuel Prada Leon) et le Néerlandais Baran Sason (Sjoerd Heeger). pic.twitter.com/RDamzoRL0O
— Conseil Kurde-France (@codemkurde) 18 février 2018
Il était Breton et engagé à l'extrême gauche
Olivier Le Clainche est né en 1977, à Malestroit (Morbihan) et, avant son départ pour la Syrie, en juillet 2017, il résidait dans le même département, à Persquen. Par le passé, il avait collaboré avec France Bleu Breizh Izel. La station raconte qu'il "avait travaillé quelques mois dans nos studios, à Quimper, après avoir travaillé trois ans à Radio Bro Gwened, à Pontivy".
Militant d'extrême gauche, il était fortement impliqué pour les causes palestiniennes et kurdes. "La dernière fois que je l’ai vu, c’était lors de la manifestation pour la réunification de la Bretagne, que je couvrais à Nantes, en 2016", poursuit une personne de France Bleu Breizh Izel. "Je suis prêt à mourir pour mes idées", a-t-il déclaré à la radio.
Je suis venu en tant que révolutionnaire.
Kendal Breizhà France Bleu Breizh Izel
Et s'il est parti sur le terrain, "c'est moins pour combattre Daech que pour la révolution du Rojava que les Kurdes ont mise en place ici", précisait-il.
Il combattait mais se disait humanitaire
Avec les troupes kurdes, Kendal Breizh était opérateur lance-roquettes. Il combattait mais se montrait humble dans ses interviews. "Nous ne sommes pas des professionnels, nous ne sommes pas non plus des mercenaires", avait-il expliqué à franceinfo.
On n'est pas là pour la gloire ni pour rien, on fait de l'humanitaire avec d'autres outils.
Kendal Breizhà franceinfo
"Etant donné le comportement de Daech avec les populations, on peut dire qu'on fait de l'humanitaire. C'est juste que nos outils ne sont pas tout à fait les mêmes", avait-il ajouté.
DOCUMENT FRANCEINFO. "Si Daech est dans la zone, on la nettoie" : entre la Syrie et l'Irak, des volontaires français combattent les derniers jihadistes https://t.co/wiJyx6q9CZ pic.twitter.com/wJtqUUPlsy
— franceinfo (@franceinfo) 1 février 2018
Dans les faits, la milice YPG précise que Kendal Breizh a participé aux combats qui ont permis de libérer les villes syriennes de Raqqa et Deir-Ez-Zor des mains du groupe Etat islamique.
Il n'était pas inquiet à l'idée de rentrer en France
Certains combattants du groupe Etat islamique ont eu des problèmes avec la justice de leur pays lors de leur retour. Mais Kendal Breizh était confiant. Selon lui, il "y a peu de conséquences pour les gens qui ont déjà eu l'occasion de retourner [en France]". D'après lui, "il serait un peu hypocrite de la part de la France de poursuivre des gens qui combattent avec les YPG alors qu'à quelques kilomètres d'ici vous avez les forces spéciales françaises qui font de même". "Je pense rentrer en Bretagne au milieu de l'été, mais cela dépendra des événements", avait-il déclaré au quotidien régional Le Télégramme.
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