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Où en est-on du dossier syrien ?

La répression continue, l'armée syrienne reconquiert peu à peu la capitale, la Ligue arabe suspend sa mission et la Russie, alliée de la Syrie, essaie d'empêcher le vote d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU.

Article rédigé par franceinfo
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Des Syriens pro-régime brandissent drapeaux et photos du président Bachar Al-Assad lors d'une apparition publique le 11 janvier 2012, à Damas (Syrie). (LOUAI BESHARA / AFP)

Malgré les sanctions internationales, la répression du régime de Bachar Al-Assad continue, faisant près de 200 morts entre le 28 et le 30 janvier. L'armée syrienne a repris ce week-end certains faubourgs de Damas ainsi que sa banlieue est et plusieurs villes proches de la capitale. Où en est la communauté internationale sur le dossier syrien à la veille d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu ?

Violences en Syrie lundi 30 janvier (Reuters)

 

La mission d'observation de la Ligue arabe avortée

Des observateurs de la Ligue arabe ont été déployés en Syrie le 26 décembre afin de surveiller l'application d'un plan de sortie de crise accepté par Damas en novembre. Il prévoyait l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers. Mais aucune de ces clauses n'a été mise en œuvre. Face à l'escalade des violences, la mission de la Ligue arabe a été suspendue samedi 28 janvier, mais les observateurs n'ont pas encore été rappelés.

Leur mission, dont la liberté de mouvement a été remise en question, est vivement critiquée, notamment pour son incapacité à faire cesser l'effusion de sang. L'Arabie saoudite et les monarchies du Golfe avaient d'ailleurs rappelé leurs observateurs pour protester contre la répression du régime d'Al-Assad.

Des sanctions peu efficaces ?

Des sanctions internationales visant à affaiblir les soutiens financiers du régime syrien ont progressivement été mises en place depuis mai 2011 : suspension de l'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe ; gel des transactions commerciales pour les sociétés pétrolières et bancaires ; embargo sur les armes et le pétrole (toute importation de brut syrien dans l'UE et les Etats-Unis est interdite) ; gel des avoirs détenus dans l'UE et interdiction de délivrance de visas pour de hauts responsables.

Mais l'efficacité de ces mesures est remise en cause, car si la situation économique de la Syrie se dégrade, le régime n'a lui toujours pas flanché. En outre, Damas a réactivé les circuits parallèles de vente de pétrole avec l'Irak et l'Iran, deux pays amis.

Les tribulations du Conseil de sécurité de l'ONU

Un nouveau projet de résolution a été présenté vendredi 27 janvier au Conseil de sécurité de l'ONU par le Maroc, au nom de la Ligue arabe. Le texte, que le secrétaire général de l'organisation panarabe, Nabil Al-Arabi, doit défendre mardi au siège des Nations unies, à New York, appelle à un soutien international au plan de sortie de crise de la Ligue arabe, qui prévoit l'arrêt des violences et le transfert des pouvoirs du président Bachar Al-Assad à son vice-président avant l'ouverture de négociations.

La réunion de mardi est l'occasion de "témoigner de l'unité de la communauté internationale" sur la Syrie mais "la négociation se poursuivra ensuite" avec pour objectif un accord au Conseil "le plus vite possible", a indiqué un diplomate occidental. Le projet de résolution est soutenu par au moins dix des quinze membres du Conseil de sécurité, a-t-on appris lundi de source diplomatique française. Pour être adopté, il doit obtenir au moins neuf voix, mais chacun des cinq membres permanents du Conseil peut y opposer son veto.

Les dirigeants européens ont pressé lundi dans la soirée l'ONU d'agir pour mettre fin à la "répression" en Syrie. Ils ont emboîté le pas de la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, qui a formulé le même appel à l'égard de l'ONU. "Le Conseil de sécurité doit agir afin de faire clairement savoir au régime syrien que la communauté internationale considère ses agissements comme une menace pour la paix et la sécurité", a ajouté Hillary Clinton qui se rendra personnellement à la réunion du Conseil de sécurité mardi à New York. Plusieurs ministres des Affaires étrangères européens, dont le Français Alain Juppé et le Britannique William Hague, assisteront également à cette réunion.

Le blocage russe

En octobre, la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, avaient mis leur veto à un projet de résolution condamnant la répression. La Russie, qui s'est déclarée "ouverte à des propositions constructives" sur la Syrie, reste opposée à l'usage de la force et aux sanctions unilatérales prises contre Damas. "La Russie ne peut plus continuer à bloquer les Nations unies et à couvrir la répression brutale menée par le régime", a estimé lundi un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.

Le chef de la diplomatie russe a affirmé lundi 30 janvier avoir reçu "une réponse positive" des autorités syriennes pour entamer des discussions informelles avec l'opposition à Moscou. Un haut responsable du Conseil national syrien (CNS) a dit ne pas avoir été convié à ces discussions, mais qu'il n'y assisterait pas même s'il recevait une invitation. Réagissant à l'annonce faite par Moscou, le président du CNS, Burhan Ghalioun, a exclu toute négociation avec le régime syrien avant le départ de Bachar Al-Assad.

La Russie, traditionnel allié de la Syrie et l'un de ses premiers fournisseurs d'armes, n'a pas rompu ses relations commerciales malgré les sanctions internationales et aurait même signé un nouveau contrat pour la livraison d'avions militaires, indique Le Nouvel Obs.

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