"Les gens vivent dans une peur constante" : en Syrie, les civils de la Ghouta orientale sont ciblés "sans répit"
Wassim Al-Khatib, reporter présent dans la Ghouta orientale en Syrie, a rapporté, samedi sur franceinfo, que les bombardiers du régime de Bachar al-Assad "font des rotations et ciblent sans répit les civils qui n'ont pas d'endroit sûr pour se protéger".
La peur se vit "même la nuit" dans la Ghouta orientale aux portes de Damas, la capitale syrienne, a rapporté, samedi 24 février sur franceinfo, Wassim Al-Khatib. Le reporter, qui se trouve dans cette région où plus de 500 civils ont été tués en sept jours de raids du régime de Bachar al-Assad, a expliqué que "les gens vivent dans une peur constante", car "il y a toujours 3 ou 4 bombardiers qui survolent simultanément la Ghouta, ils font des rotations et ciblent sans répit les civils qui n'ont pas d'endroit sûr pour se protéger".
Les bombardements ne cessent jamais. Les civils ne peuvent même pas sortir de leurs abris ne serait-ce que pour trouver de l'eau ou de la nourriture
Wassim Al-Khatibà franceinfo
Selon Wassim Al-Khatib, également directeur de l'institution syrienne de documentation et d'édition, entre 150 000 et 200 000 civils "se réfugient dans des abris" par "peur d'être bombardés". "Le régime et les avions de chasse russes parviennent à les cibler avec leurs frappes même dans les sous-sol", précise le reporter.
Des bombardements "incessants"
"Les bombardements continuent. Ils sont incessants et les centres médicaux sont toujours pris pour cible", a témoigné, samedi sur franceinfo, Waleed Awata, anesthésiste dans le centre de réanimation médicale de Zamalka, une localité dans l'ouest de la Ghouta orientale. "Le nôtre a lui aussi été visé. On a été touché pour la deuxième fois, il y a seulement trente minutes là", a rapporté l'anesthésiste.
Samedi, le centre médical de Zamalka a recensé 10 blessés et 2 morts. Selon Waleed Awata, le nombre de blessés est en baisse par rapport aux premiers jours de l'offensive du régime syrien sur la Ghouta, car les habitants restent cloîtrés chez eux, dans les sous-sols. Pour autant, il "espère qu'une trêve effective sera instaurée. Une trêve pour soigner les blessés, pour que les civils puissent sortir de leurs abris et voir la lumière du jour et puis pour qu'ils puissent manger un peu et atténuer leur faim", a expliqué cet anesthésiste sans trop croire aux chances d'un cessez-le feu.
Alors que les discussions à l'ONU sur un cessez-le-feu humanitaire immédiat d'un mois en Syrie se prolongent samedi, Waleed Awata estime que l'on a "parlé de nombreuses fois de cessez-le-feu, de trouver des solutions pendant toutes ces années", mais que "le régime n'a jamais appliqué aucun accord". Ce fief rebelle est bombardé depuis le 18 février par des raids aériens menés par le régime de Bachar al-Assad.
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