La Syrie est en "situation de guerre", admet Bachar Al-Assad
Alors que les combats se rapprochent de Damas, le président syrien ne mâche plus ses mots et estime que tout doit être mis en œuvre pour remporter la "victoire".
"Nous vivons une véritable situation de guerre." Le président syrien, Bachar Al-Assad, n'a pas mâché ses mots mardi 26 juin lors de la première réunion du nouveau gouvernement syrien, selon l'agence officielle Sana. Alors que son pays est plongé dans des violences qui ont fait 116 morts mardi et gagnent jusqu'aux faubourgs de Damas, la capitale, il a lancé : "Toutes nos politiques doivent être mises au service de la victoire dans cette guerre."
Al-Assad, dont les interventions sont rares depuis mars 2011, refuse de reconnaître la révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression, et l'assimile à du "terrorisme". Le 3 juin, à l'occasion de la première session du nouveau Parlement, il s'était dit déterminé à étouffer la contestation "à n'importe quel prix", malgré l'isolement croissant de la Syrie et les sanctions adoptées par l'Union européenne et les Etats-Unis.
Néanmoins, les Etats-Unis ont estimé que les défections au sein de l'armée, les combats proches de Damas et la destruction d'un avion turc par la Syrie étaient autant de signes que le régime d'Al-Assad perdait "lentement - trop lentement - son emprise sur le pays".
Une attaque contre une chaîne de télévision
Signe de la violence qui gagne désormais la capitale ultrasécurisée, trois personnes ont été tuées mercredi matin dans une attaque "terroriste" menée contre la chaîne de télévision officielle Al-Ikhbariya dans la province de Damas, a rapporté l'agence Sana. Un groupe a saccagé les locaux de la chaîne, tuant trois journalistes et employés.
La télévision d'Etat a diffusé en direct des images, notamment d'une salle réduite à des débris, avec quelques objets encore en flammes. Le ministre de l'Information a affirmé en direct que les assaillants avaient placé "des explosifs dans les studios et les ont fait exploser" et que le groupe avait "exécuté des journalistes et des employés".
Il s'agit de la première attaque du genre contre une télévision officielle en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar Al-Assad en mars 2011.
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