François Hollande "n'exclut pas" une intervention militaire internationale en Syrie
Invité du 20 heures de France 2, le président de la République a déclaré ne pas exclure d'intervenir militairement en Syrie "avec l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU".
Invité du 20 heures de France 2 mardi 29 mai, le président de la République a déclaré ne pas exclure une intervention militaire internationale en Syrie "à condition qu'elle se fasse avec l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU".
Un durcissement de la position française
"C'est impossible de laisser Bachar Al-Assad massacrer son peuple, a estimé François Hollande, faisant référence au massacre survenu vendredi à Houla, dans le centre du pays. A moi, à d'autres, de convaincre Russes et Chinois et aussi de trouver une solution qui ne serait pas forcément militaire", a-t-il dit, évoquant l'opposition systématique des deux pays alliés d'Al-Assad à toute initiative dans le pays. Le président français sera d'ailleurs dans trois jours au côté de son homologue russe Vladimir Poutine, qu'il reçoit à Paris. "La pression, elle doit se faire dès à présent pour chasser le régime de Bachar Al-Assad. Nous devons trouver une autre solution."
Plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déjà durci le ton sur le cas syrien. Il a concédé, dans un entretien au Monde daté du 30 mai, que le massacre de Houla pouvait "avoir comme conséquence que des pays jusque-là réticents évoluent" sur la question syrienne. Il a par ailleurs souligné que Bachar Al-Assad, "l'assassin de son peuple", devrait "quitter le pouvoir"."Le plus tôt sera le mieux", a-t-il ajouté.
Un tournant diplomatique ?
Toute la journée de mardi, les condamnations à l'égard du régime syrien se sont multipliées à travers la communauté internationale, en réaction au massacre de Houla. De nombreux pays occidentaux ont expulsé leurs diplomates syriens.
Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, qui a rencontré mardi le président syrien Bachar Al-Assad, l'a pressé de "prendre des mesures courageuses maintenant" pour mettre fin aux violences."J'ai besoin que le président [Bachar Al-Assad] agisse maintenant, et que les autres parties fassent leur part du travail", a déclaré le médiateur lors d'une conférence de presse à l'issue de la rencontre à Damas.
Une intervention délicate demandée par l'opposition syrienne
Le Conseil national syrien, principale force de l'opposition, a appelé la communauté internationale à aller plus loin en adoptant au Conseil de sécurité "une résolution permettant le recours à la force nécessaire en vue d'empêcher les génocides et les meurtres commis par les milices du régime".
Les Etats-Unis ne pensent pas qu'une intervention militaire en Syrie soit la décision appropriée pour le moment car elle conduirait à davantage de chaos et de carnages, a déclaré mardi la Maison Blanche. Washington n'exclut cependant aucune option, y compris une intervention armée, pour contribuer au règlement de la crise en Syrie, a ajouté Jay Carney, porte-parole du président Barack Obama.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.