REPORTAGE VIDÉO | Gaza : un village dévasté et assiégé par l’armée
Dans les rues de Khan Younes, les cortèges funéraires se succèdent au pas de course. Dans les linceuls blancs parfois maculés de sang, se trouvent les premières dépouilles exfiltrées du village de Khouza’a. Le petit Abdou, 10 ans, tente de suivre cette course infernale derrière les adultes, avec ses petits copains qui écoutent en même temps la radio, attendant les dernières informations.
"Ces deux hommes qu’on porte là, ce sont deux frères en fait. Des corps comme ça, il y en à d’autres encore à la morgue. Mais on va d’abord enterrer ceux-là pour commencer ", explique l’enfant.
Des hommes traumatisés
Les derniers habitants qui se sont enfuis du village de Kouza’a se sont réfugiés dans une école à quelques kilomètres. Certains adultes semblent devenus fous. Ils sont traumatisés. Un homme hurle à la mort. Il s’appelle Mahmoud. Il répète en boucle la même description : les tirs ininterrompus, les raids, les corps mutilés, les cadavres abandonnés, et l’omniprésence des chars israéliens. Puis il nous interpelle : "Où sont les responsables de ce massacre ? Je condamne Israël, et aussi les responsables palestiniens qui ne font rien. Venez voir ce qu’on subit ici Je déteste tout le monde. J’ai perdu un frère. Un autre de mes frères est sous les décombres. Qui va me rendre mes frères ? Aidez-nous, aidez-nous" , crie-t-il.
Non sans mal, quelques ambulances ont pu accéder à Khouza'a. Un secouriste a d’ailleurs été touché. Le convoi est revenu avec quatre morts et quatre blessés. Sous les décombres, ils seraient bien plus nombreux selon Ahmad, l’un des ambulanciers.
"Comme après un tremblement de terre"
"Les Israéliens avaient fait des dunes pour couper la route. Il a fallu attendre des heures avant qu’il la dégage avec des bulldozers. On est entrés. Ils ont voulu fouiller toutes nos voitures. Ensuite là-bas, on a découvert une ville fantôme. C’est comme s’il y avait eu un tremblement de terre. Les habitants ne reconnaîtront pas leur village quand ils y retourneront.C’est la catastrophe. C’est à pleurer. Tout est par terre ", commente Ahmad.
En faisant du village de Khouza’a un siège militaire, Israël a grignoté, annexé une partie de l’enclave palestinienne et donc modifié le dessin de la zone tampon sur la carte.
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