Cet article date de plus d'un an.

Mondial 2022 : "Très choquée", la sénatrice Nathalie Goulet va "déposer plainte" après les accusations d'espionnage contre le Qatar

Nathalie Goulet, sénatrice de l'Orne fait partie de plusieurs personnalités ciblées par des hackers à la demande du Qatar, selon le Sunday Times

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Nathalie Goulet au Sénat, à Paris, le 1er octobre 2014. (XAVIER DE TORRES / MAXPPP)

"Je vais déposer plainte, c'est une certitude", annonce lundi 7 novembre sur franceinfo Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l'Orne (Normandie), ciblée par des cyberattaques. Selon une enquête du Sunday Times, plusieurs personnalités, dont la sénatrice, ont été espionnées par des hackers à la demande du Qatar. L'organisateur de la Coupe du Monde a démenti ces accusations. Connue pour sa lutte contre l'islam radical, la sénatrice s'est dite "très choquée" par ces révélations. "Franchement, c'est plutôt angoissant", dit-elle. Elle réfléchit, avec d’autres personnes ciblées, à une plainte "collective", car elle pense ne pas "faire le poids contre le Qatar, avec l'argent qu'ils sont capables de mettre dans une procédure".

franceinfo : Avez-vous eu des soupçons d'une éventuelle surveillance ?

Nathalie Goulet : ll y a 10 mois, j'ai reçu un coup de fil de quelqu'un qui m'a appelée anonymement en me donnant le mot de passe de ma boîte Gmail. Ce qui m'a vraiment choqué, interpellé, interloqué. Il a raccroché, j'ai changé le mot de passe. J'ai mis une box de cryptage chez moi pour le téléphone et l'internet, et ça s'est arrêté là. Je n'ai aucun lien automatique. Il y a quand même beaucoup de piratage. Les boîtes Gmail sont souvent piratées. Ça n'arrive pas qu'aux autres. Donc non, je n'ai absolument pas fait le lien.

Quels sentiments avez-vous éprouvés quand vous avez lu l'enquête du Sunday Times?

C'est un journal sérieux. Il y a eu des déclarations des hackers indiens qui ont donné des éléments pour asseoir ces articles. J'ai été très, très choquée. Je fais quand même mon travail. Je suis un modeste sénateur de l'Orne qui travaille sur l'islam radical. Donc en travaillant sur l'islam radical, évidemment, on rencontre le Qatar assez fréquemment. J'ai été plutôt explicite sur le sujet. J'ai été aussi explicite en votant contre un certain nombre de conventions avec le Qatar. J'ai aussi été explicite en contestant la convention fiscale avec le Qatar, qui fait de la France un paradis fiscal.

Qu'allez-vous faire ?

Je vais déposer plainte. C'est une certitude. Je suis très ennuyée parce que je travaille avec un avocat anglais qui est d'ailleurs dans la liste des personnes visées. J'avais attaqué un site internet créé par les Frères musulmans qui s'appelle Euro Fatwa, il y a quelques années et on avait essayé de faire supprimer son référencement. Je vais le consulter, peut-être aussi avec Michel Platini. Je ne suis sûre qu'on ait les moyens à titre individuel ou que le Sénat même ait les moyens de faire le poids contre le Qatar, avec l'argent qu'ils sont capables de mettre dans une procédure avec des experts extérieurs. Cela va être une procédure qui va être très, très déséquilibrée du point de vue des moyens. Même si on a des procédures individuelles, il faut qu'on fasse une opération néanmoins collective au moment du dépôt qu'on ait quelque chose d'un peu cohérent. On a quand même le président suisse, il y a quand même des ministres britanniques. Il y a quand même beaucoup de monde. Je me serais bien passée d'être dans ce palmarès. Franchement, c'est plutôt angoissant.

Vous cherchez la meilleure façon de réagir ?

Je réfléchis. Je ne fais que mon travail à lutter contre l'islam politique. Quand vous voyez ce qui se passe par exemple aujourd'hui, après le port du voile, avec le port de l'abaya qui devient un nouveau combat. Quand vous voyez les campagnes européennes avec des femmes voilées qui ne sont pas supposées être payées par les institutions européennes ni par le contribuable français, franchement, ce n'est pas moi qui ai commencé à grignoter la République, ce n'est pas moi qui ai commencé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.