Espionnage : le gouvernement indien de nouveau accusé d'avoir ciblé des journalistes avec le logiciel Pegasus

Le gouvernement indien n'a pas réagi dans l'immédiat aux révélations du "Washington Post" et d'Amnesty International.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Photo d'illustration montrant le site internet de la société israélienne NSO, éditrice du logicel Pegasus, le 21 juillet 2021. (JOEL SAGET / AFP)

"De plus en plus, les journalistes en Inde sont confrontés à la menace d'une surveillance illégale, simplement parce qu'ils font leur travail", s'alarme une représentante d'Amnesty international. Dans une enquête réalisée conjointement avec le Washington Post, l'ONG révèle, jeudi 28 décembre, que le gouvernement indien a récemment ciblé des journalistes avec le logiciel espion Pegasus. Le rapport affirme que des traces du logiciel Pegasus ont été trouvées dans les iPhone de Siddharth Varadarajan et d'Anand Mangnale, respectivement journalistes pour le site TheWire.in et pour l'Organized Crime and Corruption Reporting Project.

En 2021, un consortium de médias internationaux avait révélé que le logiciel Pegasus, conçu par la société israélienne NSO, avait été utilisé pour espionner les téléphones de centaines de femmes et d'hommes politiques, de journalistes, de militants des droits humains ou de chefs d'entreprise à travers le monde. Il n'est commercialisé qu'auprès d'États ou d'agences gouvernementales, avec l'aval du gouvernement israélien. A l'époque, New Delhi avait nié des accusations portées contre le gouvernement concernant le recours à ce logiciel espion. 

Une attaque récente

Selon Amnesty International, Siddharth Varadarajan, qui avait déjà été ciblé par le logiciel espion dès 2018, a été victime de cette surveillance en octobre 2023. D'après Donncha O'Cearbhaill, responsable du Security Lab d'Amnesty International, ce recours à l'espionnage s'ajoute "à d'autres outils de répression, comme l'emprisonnement en vertu de lois draconiennes, les campagnes de diffamation, le harcèlement et l'intimidation". Pour l'instant, le gouvernement indien n'a pas réagi à la publication de cette enquête.

Le mois dernier, les médias indiens avaient rapporté que les services de cybersécurité du pays menaient une enquête sur des accusations d'écoutes téléphoniques émises par des membres de l'opposition, qui ont reçu un message d'alerte d'Apple au sujet d'"attaquants parrainés par l'Etat". Ashwini Vaishnaw, le ministre chargé de l'Electronique et des Technologies de l'information, avait alors déclaré que le gouvernement était "préoccupé" par ces plaintes.

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