Yémen: la guerre oubliée et ses milliers de victimes
10.000 morts, 40.000 blessés et plus de 2 millions et demi de déplacés, selon l’ONU: le bilan de la guerre au Yémen est lourd. «80% des Yéménites, soit 21,2 millions de personnes, ont besoin d'une forme d'aide humanitaire», a même affirmé en octobre 2016 le chef de l'humanitaire de l'ONU, Stephen O'Brien.
Pourtant, les offensives succèdent aux trêves sans que les belligérants trouvent de solutions à ce conflit complexe. L'Arabie Saoudite est la principale puissance intervenant dans cette guerre. Avec une coalition arabe, bénéficiant de matériel militaire occidental, le royaume saoudien soutient le gouvernement «légitime». Son aviation intervient massivement, n'épargnant pas les civils.
Another School DESTROYED: Saudi airstrikes attack elementary school in outskirt #Yemen capital #Sanaa killing 5 civilians inside school. pic.twitter.com/LgcuSAMXJ0
— Yemen Post Newspaper (@YemenPostNews) January 8, 2017
Opération «tempête décisive»
Dans cette situation de blocage militaire, les deux camps opposés se divisent en sous-tendances aux positiions divergentes, rendant encore plus compliquée l’idée d’un arrêt des combats.
Une guerre oubliée
Alors que la Syrie bénéficie d’une couverture médiatique importante, le conflit yéménite ne fait pas la Une. Pas étonnant du coup de voir la presse russe s’emparer du sujet: «Alors que certains médias mainstream passent délibérément sous silence l'envergure du conflit au Yémen et le soutien qu'apportent les pays occidentaux à l'Arabie Saoudite, principale responsable de la mort de centaines de civils dans les frappes, des internautes font front commun et lancent une campagne de sensibilisation avec le hashtag #SOS_YemenGenocide», ecrit Sputniknews
'Silence is a war crime': Tragic photos of war-torn Yemen shared online #SOS_YemenGenocide https://t.co/rXFJZGUZak
— RT (@RT_com) January 4, 2017
La guerre fait effectivement peu parler d'elle. Il faut de graves «incidents» pour que les regards se tournent vers le Yémen. Comme lorsqu'à l'été 2016, «l’hôpital de MSF à Abs, dans le nord du pays, a été touché par une frappe aérienne de la coalition menée par l’Arabie Saoudite», écrit l'ONG dénonçant un «bilan très lourd: 19 morts et 24 blessés. C’est pourquoi, pour des raisons de sécurité, MSF a décidé d’évacuer son personnel des six hôpitaux qu’elle soutient dans le nord du Yémen où les bombardements sur la zone ont fait de nombreuses victimes civiles.»
#Yemen Un membre du personnel MSF observe les ruines de l'hôpital après qu'il ait été bombardé. #yearinpictures2016 https://t.co/aOYKsuh2PA pic.twitter.com/qW6P5N2Pid
— MSF Suisse (@MSF_Suisse) December 21, 2016
Les raisons du conflit, extrêmement complexes, liées à l'histoire yéménite, empêchent en partie les opinions publiques de s'intéresser à cette guerre, même si l'Arabie Saoudite et l'Iran aiment à faire croire qu'il s'agit d'un énième épisode du conflit opposant chiites et sunnites.
«Le conflit dure depuis trop longtemps. Il est grand temps que les parties prenantes fassent de la population yéménite la priorité et parviennent à un règlement pacifique afin de sauver ce qui reste de l'infrastructure, de l'économie et des services sociaux du pays», a encore dit l'ONU. Selon lui, l'effondrement du pays aurait des conséquences dangereuses non seulement pour le peuple yéménite, mais pour toute la région.
Ce ne sont pas al-Qaïda et le groupe Etat Islamique qui se renforcent dans le sud du pays qui diront le contraire.
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