Yémen : la coalition anti-Daech d’Arabie saoudite perd les Emirats Arabes Unis

Les pourparlers de paix yéménites à Koweit, entre forces loyalistes soutenues par l’Arabie saoudite et rébellion houthie appuyée par l’Iran, ont du mal à progresser. Depuis huit semaines qu’elles sont engagées, les négociations «butent sur la persistance d’une méfiance mutuelle», selon la formule d'un diplomate occidental qui suit les négociations.
 
Dans cet intervalle de baisse d'intensité du conflit où le médiateur de l’ONU appelle les deux parties à «faire des concessions» et rappelle que «l’échec n’est pas permis», les Emirats Arabes Unis (EAU), un des piliers de la coalition musulmane anti-Daech créée par Ryad, a annoncé son retrait de l’engagement militaire au Yémen.
 
«La guerre est finie pour nos troupes»
«Notre point de vue est clair aujourd’hui : la guerre est finie pour nos troupes», a déclaré le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Garcgash, lors d’une conférence de presse à Abou Dhabi.
 
Dans ses propos, relayés sur Twitter par le prince héritier et chef adjoint des forces armées, Mohamed Ben Zayed al-Nahyane, le ministre d’Etat a toutefois maintenu la présence de son pays auprès de l’Arabie saoudite : «nous surveillons les arrangements politiques donnant aux Yéménites le pouvoir dans les régions libérées».

Une défection peut en cacher une autre  
La défection de ce pays, qui a joué un rôle clé dans l’éviction des djihadistes d’al-Qaïda de Moukalla en avril 2016, pourrait s’expliquer par le lourd tribut payé sur le terrain. Les forces émiraties ont perdu 80 hommes en près de 15 mois, un avion de combat qui s’est écrasé au Yémen et 2 hélicoptères avec leurs 4 pilotes.

Le désengagement militaire des EAU pourrait avoir pour conséquence un retrait de facto du Maroc du champ militaire yéménite, selon le site Yabiladi sur internet.
 
La publication rappelle que les F16 des Forces armées royales marocaines qui combattaient Daech avaient été mis à la disposition des Emirats. Elle précise également que le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, avait expliqué devant la Chambre des représentants que «le Maroc était engagé au Yémen sous la houlette des Emirats arabes unis».