Liban : la mystérieuse démission de Saad Hariri
La démission-surprise de Saad Hariri comporte plusieurs zones d'ombre. France 2 fait le point.
Saad Hariri est attendu la semaine prochaine à Beyrouth pour la fête nationale. Pour Franck Genauzeau, envoyé spécial à Beyrouth (Liban), "les Libanais l'attendent avec beaucoup de questions. Ils ont noté que leur Premier ministre n'a appelé aucun responsable politique libanais pendant son séjour en Arabie Saoudite, mais qu'il l'a fait à l'instant où il a posé le pied en France. Voilà qui relance les spéculations sur sa liberté de parole et sa liberté de mouvement pendant son séjour en Arabie Saoudite. Beaucoup de zones d'ombres entourent sa démission", explique-t-il.
Démission mystérieuse
Au coeur de Beyrouth, le palais du gouvernement observe depuis des décennies les soubresauts de la politique libanaise. Mais jamais il n'avait vu son Premier ministre au centre d'un tel polar diplomatique. Le feuilleton est né début novembre. La veille de sa démission, rien ne laisse présager la décision de Saad Hariri. Son compte Twitter égrène ses rendez-vous. Une photo attire l'attention des experts : une rencontre avec des dignitaires iraniens de haut rang. Cette photo attire-t-elle la colère du rival saoudien ? Saad Hariri annonce rejoindre Riyad pour une réunion de travail. Le lendemain, 4 novembre, il annonce sa démission. Aucun journaliste libanais ne parvient alors à le joindre pour obtenir des explications. Les rumeurs se font insistantes. Le premier ministre serait retenu dans sa villa, privé de ses téléphones. Huit jours de silence radio puis une étrange interview sur la chaine qui appartient à la famille Hariri. Le premier ministre semble mal a l'aise, fusille un homme du regard et boit verre d'eau sur verre d'eau, clairement éprouvé. La France tente alors une médiation. Il y a dix jours, Emmanuel Macron improvise une escale surprise à Riyad puis envoie Jean-Yves Le Drian et une équipe de diplomates. Paris obtient un accord, mais Jean-Yves Le Drian a dû repousser une visite en Iran et accepter de durcir le ton face à Téhéran. Selon la présidence libanaise, Saad Hariri sera présent la semaine prochaine à Beyrouth.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.