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Vidéo Deux Syriennes filment en caméra cachée la vie à Raqqa, contrôlée par l'Etat islamique

Les auteures de la vidéo racontent la violence des exécutions publiques et l'impossibilité de vivre en tant que femme.

Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran d'une vidéo filmée en caméra cachée, montrant la vie à Raqqa, fief autoproclamé de l'Etat islamique en Syrie. (EXPRESSEN / YOUTUBE)

"Je ne peux pas imaginer que ma ville ressemble à cela." Dans une vidéo, diffusée par le journal suédois Expressen lundi 14 mars, deux femmes syriennes filment leur quotidien à Raqqa, fief autoproclamé du califat des jihadistes de l'Etat islamique en Syrie. 

Ces deux femmes ont capté ces images grâce à des caméras cachées. "Elles savent qu'elles seraient lapidées si elles étaient découvertes. Mais elles souhaitent que le monde sache à quoi ressemble leur vie", explique en voix off le journaliste du quotidien suédois en début de vidéo.

"Nous avons perdu notre féminité"

Pendant 13 minutes, cette vidéo montre leurs déambulations dans la ville, entrecoupées de témoignages d'habitants et d'images de propagande du groupe Etat islamique. Attention, certaines scènes sont violentes et peuvent choquer. 

Dans la ville, les femmes ne peuvent circuler que si elles sont accompagnées d'un homme ou d'une autre femme. Les filles n'ont pas le droit d'aller à l'école, précise le commentaire. Impossible aussi de prendre le taxi seule. "Ils arrêteraient la voiture et infligeraient 30 coups de fouet au chauffeur, explique un chauffeur de taxi. La femme serait elle aussi punie."

Sur les images, on voit un homme en armes interpeller une femme pour lui demander de réajuster son niqab. "Toutes les femmes aiment montrer leur visage. Nous, nous n'avons plus cette possibilité. Nous avons perdu notre féminité", raconte l'une des deux auteures de la vidéo. Lors d'une visite dans un commerce, des boîtes de teinture pour cheveux sont filmées : les visages des mannequins sur les emballages sont recouverts au marqueur.

Le récit d'exécutions violentes en pleine rue

L'une des deux femmes raconte avoir vu l'exécution d'un soldat en pleine rue, par quatre ou cinq bourreaux. Elle explique les procédés de mise à mort : la victime est tuée par balle, puis décapitée. Sa tête est plantée sur une pique et placée sur un rond-point. Son corps, lui, est abandonné sur la route. Les voitures sont alors obligées de rouler sur la dépouille. Elles racontent aussi l'exécution d'un homme, jeté du toit d'un immeuble car présenté comme étant homosexuel. 

Si elles rêvent de quitter Raqqa, ces deux Syriennes expliquent rester pour venir en aide à une de leurs amies qui est tombée enceinte hors mariage. Elle risque la lapidation. Les deux femmes comptent donc l'aider à réaliser un avortement médicamenteux.

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