Terrorisme : une jihadiste américaine, ex-cadre de l'Etat islamique, condamnée à 20 ans de prison aux Etats-Unis
Cette Américaine a été l'une des très rares cheffes d'un bataillon féminin du groupe terroriste. Elle a notamment été active en Libye, en Irak ainsi qu'en Syrie.
Elle écope de la peine maximale. Allison Fluke-Ekren, citoyenne américaine de 42 ans, a été condamnée mardi 1er novembre à 20 ans de réclusion criminelle par la justice des Etats-Unis. Soit le jugement le plus sévère qui puisse être prononcé pour "soutien matériel à une entreprise terroriste" dans ce pays.
Celle qui a été l'une des rares cheffes d'un bataillon féminin du groupe Etat islamique (EI) avait plaidé coupable en juin et a finalement été condamnée par un tribunal fédéral d'Alexandria, près de Washington. "Je regrette profondément mes choix", a assuré cette mère de famille, en demandant "pardon à tous ceux ayant souffert de [ses] actes". "Je n'ai jamais combattu moi-même", "je n'ai pas tiré une seule balle", a-t-elle insisté.
Sa propre fille mariée de force à un jihadiste
Celle qui se faisait appeler "Oum Mohammed al-Amiriki" était "devenue une impératrice de l'EI", a rétorqué le procureur. Elle a "lavé le cerveau de jeunes filles à qui elle a appris à tuer", a-t-il ajouté. Entre 2012 et 2019, Allison Fluke-Ekren a soutenu différentes organisations jihadistes en Libye, Irak et Syrie, où elle a fourni un entraînement militaire à plus de 100 femmes. Elle a par ailleurs reconnu avoir appris à ses disciples, dont certaines n'avaient que 10 ou 11 ans, à manier des fusils d'assaut ou des ceintures d'explosifs.
Ses propres enfants ont beaucoup souffert de sa dérive radicale. L'une de ses filles, Leyla, a ainsi été forcée d'"épouser" un combattant de l'EI alors qu'elle n'avait que 13 ans. "Elle m'a abandonnée à Raqqa avec mon violeur", a ajouté la jeune femme, présente à la barre.
Après avoir fomenté plusieurs projets d'attentat depuis la Libye avec l'un de ses époux, un jihadiste tué en 2015, Allison Fluke-Ekren a été active dans la défense de Raqqa, fief de l'Etat islamique jusqu'en octobre 2017. Mariée à plusieurs reprises à des membres de l'EI, l'Américaine avait tenté de disparaître après la chute de la ville, en vain. Rattrapée par la justice, elle avait été extradée aux Etats-Unis en janvier dernier.
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