Syrie : des rebelles formés par les Américains ont remis des munitions à Al-Qaïda
Ce couac marque un nouveau coup pour la crédibilité du programme lancé par les Etats-Unis au début de l'année.
L'incident est "très préoccupant", reconnaissent les Etats-Unis. Des rebelles syriens formés par les Etats-Unis ont remis une partie de leur équipement et munitions à un intermédiaire soupçonné d'appartenir au Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, a reconnu le commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom), vendredi 25 septembre. Ils auraient remis "six pick-ups" et 25% de leur équipement "en échange de leur passage", précise le Centcom (en anglais).
S'il est confirmé, ce comportement "constitue une violation des règles" du programme de formation des NSF (Nouvelles forces syriennes), a commenté le colonel Patrick Ryder, un porte-parole du Centcom. Selon un responsable américain interrogé par l'AFP, il n'y pas eu de défection de combattants vers le Front Al-Nosra. Mais "nous ne savons que ce qu'ils nous disent", a-t-il ajouté.
Le Pentagone affirmait que armes et équipements étaient sous contrôle
L'épisode marque un nouveau coup pour la crédibilité du programme lancé par les Etats-Unis au début de l'année. Il est censé former et équiper environ 5 000 rebelles par an pendant trois ans, pour se battre en Syrie contre le groupe Etat islamique (EI). Mais il n'a pour l'instant permis que de former deux groupes de 54 et 70 combattants, selon les chiffres du Pentagone.
Un premier groupe de 54 combattants a rejoint la Syrie en juillet, mais seuls une dizaine d'entre eux étaient réellement sur le terrain la semaine dernière, période à laquelle le deuxième groupe est entré en Syrie. Le Pentagone avait dû démentir cette semaine qu'une partie d'entre eux avaient rejoint Al-Nosra, comme l'affirmaient des informations circulant sur des réseaux sociaux.
Le Pentagone avait aussi affirmé que "toutes les armes et tous les équipements" remis à ces rebelles étaient sous leur contrôle. Une affirmation sur laquelle il est obligé aujourd'hui de revenir.
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